Un restaurant éphémère a été créé à Saint-Brieuc par France Travail. Des demandeurs d’emploi sont mis en situation en cuisine et en salle pour montrer ce qu’ils savent faire à de potentiels recruteurs. Une formule qui semble séduire les candidats comme les chefs venus les observer.
Il y a du monde en cuisine. Aux fourneaux, vingt demandeurs d’emploi venus montrer ce qu’ils savent faire et surtout comment ils se comportent en cuisine. Ils œuvrent sous le regard attentif d’une dizaine de restaurateurs du coin. Ces derniers observent les faits et gestes des apprentis cuisiniers et cherchent à recruter la perle rare.
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Ce restaurant éphémère a été créé de toutes pièces à Saint-Brieuc par France Travail (ex-Pôle emploi) afin d’aider les restaurants à trouver une main-d’œuvre devenue rare. "Là, on est vraiment sur de l’échange, se réjouit Hervé Colas-Jouot, restaurateur à Plérin. C’est passionnant. Il ne faut pas oublier qu’être restaurateur, c’est travailler avec l’humain pour des humains."
Rien de mieux que rencontrer les gens
Les demandeurs d’emploi, sélectionnés à l’avance, sont tous au chômage depuis quelques mois et intéressés par un travail dans la restauration. À l’image d’Isabelle, 45 ans qui a déjà travaillé en hôtellerie mais pas forcément en cuisine. "J’étais femme de chambre et réceptionniste. Rien à voir avec la cuisine, sourit-elle. La cuisine, c’est chez moi et internet !"
Cette opportunité va lui donner l’occasion de travailler avec un chef. "Et pourquoi pas trouver un travail, être formée." Isabelle ne cache pas son envie d’ouvrir un restaurant un jour.
D’autres demandeurs d’emploi sont en salle. Ils servent les clients du jour, leurs conseillers de France Travail et les restaurateurs, éventuels futurs patrons. "Il y a quelque chose qui ne remplacera jamais un CV et une lettre de motivation, c’est de rencontrer les gens et de les mettre en situation." Richard Bauzon est chef à L 'Eskemm. Il a déjà embauché un serveur de cette façon. "C’est une bonne formule et un bon format."
"Ça peut finir sur une embauche"
Après le repas, ils ont pu échanger. François Daragon a appris qu’il avait été repéré dès son entrée en cuisine, il a aimé cette nouvelle méthode de recrutement : "Généralement les patrons, ils demandent si on est diplômé ou pas. Ici, on rencontre les patrons. Ils nous voient travailler et ça peut finir sur une embauche."
Plusieurs demandeurs d’emploi sont repartis avec des propositions d’entretien. Reste à concrétiser avant l’été.
(Avec Sylvaine Salliou)