Quinze jours après l’accident de chasse qui a coûté la vie à un automobiliste à Laillé sur l’axe Rennes-Nantes, la fédération de chasse des Côtes d’Armor nous a reçus. Le monde de la chasse tente de s’expliquer après plusieurs accidents de chasse en France ces dernières semaines.
Rendez-vous était pris chez Jeannette Guillou à Plérin. Depuis 50 ans qu'elle vit ici, Jeannette n'avait jamais reçu la visite de sangliers. Mais aujourd’hui, son jardin a été labouré par une horde de sangliers venue se nourrir de vers de terre dans son jardin.
Des sangliers établis près de Saint-Brieuc
Dans les environs de Saint-Brieuc, la population de sangliers augmenterait. "Ça fait 4-5 ans que la population de sangliers est établie dans la vallée du Gouédic et le bois Boissel, explique Yvon Méhauté, le président de la fédération des chasseurs des Côtes d'Armor. On a donc signé une convention de chasse avec la ville de Saint-Brieuc."
Des chasseurs plus habitués aux lapins qu'aux sangliers
Cette convention leur permet de chasser sur des terrains proches des habitations et de la RN12. Des lieux de chasse qui demandent de la rigueur et du savoir-faire pour ne pas mettre la vie des populations environnantes en danger.
D’autant que nombre de chasseurs sont habitués à chasser le lapin au fusil. Une chasse qui n’a rien à voir avec la chasse aux sangliers. Cette dernière se pratique à la carabine avec des balles. "C’est un changement de chasse, poursuit Yvon Méhauté. Il faut bien maîtriser son arme."
Et de poursuivre en désignant des roches à quelques mètres de la quatre voies qui relie Rennes à Brest, "Là-dessus, une balle peut ricocher, c’est dangereux."
Un stand de tir pour apprendre
Le président de la fédération des chasseurs des Côtes d'Armor dit avoir "pris les devants en créant un stand de tir à Glomel pour que les chasseurs apprennent à tirer à la carabine."
500 000€ de dédommagement pour des cultures détruites en 2021 dans le département
Ces battues certainement nécessaires pour réguler la population de sangliers, devront être encadrées sérieusement. Dans les Côtes-d’Armor, les frais pour dédommager des cultures abimées lors des chasses sont passés de 300 000 € en 2020 à 500 000 € en 2021, selon Yvon Méhauté. Des frais pris en charge par la fédération de chasse costarmoricaine.
A noter que seuls les agriculteurs peuvent prétendre à ses indemnisations. Les particuliers peuvent pas prétendre à ces aides en cas de détérioration par les chasseurs sur leur terrain.