Chaque année, 400 millions de tonnes de plastiques sont produites dans le monde, dont un dixième se retrouve dans la nature. Une pollution qui ne cesse de croître. À Paimpol en Bretagne, le chantier naval Efinor Sea Cleaner développe depuis plusieurs dizaines d'années des navires capables de collecter non seulement les plastiques, mais aussi les hydrocarbures.
La technologie du double-flux permet de collecter à la fois les plastiques et les hydrocarbures en mer. Une technologie sortie des bureaux d'études du chantier naval Éfinor, un chantier naval costarmoricain spécialisé dans la construction des bateaux de dépollution. Une association The Sea Cleaners en a commandé plusieurs unités. Ces bateaux devraient intégrer un projet plus ambitieux, "le Manta", qui sera présenté par cette association à Dubaï lors de la cop 28.
Deux Mobula 8 seraient embarqués sur un catamaran géant le Manta pour sillonner les mers du globe et récolter des plastiques le long des côtes et des estuaires.
Installée dans la zone de Kerpalud, à Paimpol, dans les Côtes-d'Armor, l'entreprise est spécialisée dans la fabrication des navires en aluminium de dépollution. De ses ateliers sont sortis plus de 130 de ces bateaux, en vingt années d'existence. Des embarcations de 6 à 25 mètres, exportées partout à travers le monde, dans le Canal de Suez, en Indonésie, à Chypre ou encore à Marseille. Ses clients sont des ports, des collectivités ou des États.
"Je pense qu'on est un peu leader du développement de bateaux de dépollution, parce qu'on s'adapte aux besoins. Récemment c'étaient les algues vertes, l'année dernière les microplastiques... à chaque fois, on s'adapte à la demande des utilisateurs."
Benjamin Lerondeau, directeur opérationnel Éfinor Sea Cleaner
L’association Sea Cleaner, engagée dans le nettoyage des océans, vient de commander deux nouvelles unités à double-flux. Ces bateaux, les Mobulas, pourront être embarqués le Manta, un bateau-usine dépollueur capable de retraiter trois tonnes de déchets à l’heure.
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40 millions de tonnes de plastique dans la nature chaque année
Il faut savoir que la production mondiale de plastique représente 400 millions de tonnes par an. Une production, qui pourrait plus que doubler d'ici à 2050. Or, un dixième de cette production, 40 millions de tonnes, est rejeté dans la nature chaque année, et pour l'essentiel dans les océans.
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La collecte de ces plastiques est d’autant plus cruciale, que les dernières études ont montré que leur dégradation par le soleil produit des gaz à effet de serre, comme le méthane, encore plus toxiques que le CO2. Il y a donc urgence à dépolluer. Le projet Manta doit être présenté lors de la Cop 28 à Dubaï en fin de semaine.
(Avec Gilles Raoult)