Sensibiliser les plus jeunes aux réflexes anti-noyade alors qu’ils ne savent pas encore nager, voilà l’objectif des séances dites d'auto-rescue organisées par le réseau d’écoles de natation Swim Stars dans plusieurs villes bretonnes. Exemple à Dinan.
En ce dimanche matin, dans une piscine de Dinan, des tout petits s'immergent dans l'eau en comptant les secondes en hippopotames. Une mesure adaptée à leur âge et qui rend l'exercice plus ludique. Malgré tout, l'une d'entre eux, ressort la tête de l'eau, en plissant les yeux. "Y'a de l'eau dans mon nez !", s'exclame-t-elle, un peu perturbée.
On compte en hippopotames
C'est justement tout l'objectif de ce programme anti-noyade : s'habituer à mettre la tête sous l'eau, sans se boucher le nez. C'est une des bases des leçons anti-noyade : apprendre à ne pas paniquer. Alors, il faut s'entraîner.
Ophélie Chardron, la maître-nageuse, est avec eux dans la piscine, pas au bord du bassin avec une perche. Cela change tout. Elle encourage le petit groupe de quatre bambins, sans brassards, à faire le tour du bassin en se cramponnant, avec de s'immerger à nouveau, avec de plus en plus d'assurance. Comme quoi, les gros hippopotames, ça a donné du courage à la petite Domitille, 4 ans : "J'ai caché deux fois la tête sous l'eau. C'était la première fois. C'était trop bien", s'amuse-t-elle.
En effet, les petits nageurs ont l'air d'apprécier et les parents, encore plus : "Tom a bientôt 5 ans, Emma, 6 ans, et c'est pour moi très important qu'ils puissent réagir en cas de chute dans une piscine ou dans la mer", explique Marianne.
Rassurer aussi les parents
Pour Marie, maman de Raphaël, 3 ans, "ça rassure les parents parce que ce n'est pas nous qui prendrions l'initiative, à cet âge-là, de les laisser comme ça dans l'eau, sans brassards ou sans ceinture-bouée. Être encadré par un professionnel qui a suivi une formation spécifique, c'est quand même rassurant, quoi".
Ophélie Chardron, la maître-nageuse, confirme les ambitions de ce programme proposé par les écoles de natation Swim Stars, qui compte 4 autres antennes en Bretagne, à Rennes, Brest, Vannes et Saint-Malo : "L'objectif, en fin de compte, c'est de pouvoir se sortir de l'eau après une chute ou si quelqu'un vous pousse dans l'eau, donc de pouvoir regagner le bord en position ventrale ou dorsale pour se sauver de la noyade".
La clé, c'est l'étoile de mer
Et en la matière, la clé, c'est l'étoile de mer, une position qui permet de flotter et de se calmer. Ils essaient tous de la faire à tour de rôle.
"Chaque été en France, il y a en moyenne 1 500 noyades tous âges confondus, mais la tranche d'âge la plus touchée, ce sont les 2-5 ans, et bizarrement, c'est sur cette tranche d'âge-là qu'il y a le moins de choses proposées pour l'apprentissage", fait remarquer Baptiste Monet, directeur des écoles Swim Stars de Dinan et Saint-Malo.
Mais la situation évolue. Les 6-10 ans sont également très concernés. Impactés par la pandémie, ils ont été longtemps privés de bassin et nombre d'entre eux ont besoin de cours de natation.