Saint-Brieuc : à l'hôpital Yves-le-Foll, les soignants témoignent de leur quotidien

Le seul centre de réanimation des Côtes-d'Armor se trouve à l'hôpital Yves-le-Foll à Saint-Brieuc. Un service fortement mobilisé dans la lutte contre l'épidémie de Covid-19 : il est passé de 14 à 36 lits de réanimation.  

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"Au départ, la situation était anxiogène et stressante car on ne savait pas trop à quoi s'attendre". Noémie Poilvet est infirmière en réanimation à l'hôpital Yves-le-Foll à Saint-Brieuc, dans les Côtes-d'Armor. Depuis le 11 mars, date d'arrivée du premier patient atteint du Covid-19 dans le service, les soignants ont dû se réorganiser pour faire face à ce virus inconnu. "On a des anciennes collègues qui sont revenues pour nous aider, indique l'infirmière. En règle générale, en réanimation, on est une équipe soudée. Et là, on l'est encore plus".


"Jusqu'à 36 lits de réanimation"


Ce service est le seul centre de réanimation des Côtes-d'Armor. En temps ordinaire, il compte quatorze lits. "Nous sommes montés jusqu'à 36 lits, explique le Dr Pierre Fillatre, médecin-réanimateur. Pour pouvoir prendre en charge les malades du coronavirus, nous avons équipé des chambres dans nos unités de surveillance et dans les salles de réveil des blocs opératoires".

 



Au pic de la crise, l'hôpital de Saint-Brieuc a accueilli seize patients Covid-19, dont huit arrivés de Paris par TGV médicalisé. "On est en train de voir le nombre de malades baisser : leur état s'améliore et ils peuvent sortir, constate le médecin. Il ne reste plus que six personnes touchées par le virus ici". Des malades pour lesquels la prise en charge est lourde et longue. "Ils demandent beaucoup de soins, beaucoup de temps car ils restent en réanimation en moyenne quinze jours, confie Noémie, cela nécessite aussi beaucoup de personnel présent pour chaque malade".

Du temps, il en faut aussi aux soignants pour enfiler les sur-blouse, charlotte, masque, lunettes, avant de pénétrer dans une chambre. "Nous n'avons pas été confrontés au manque d'équipement, note l'infirmière. Au début, nous avions un peu peur de cela, en observant ce qui se passait dans d'autres hôpitaux. Mais nous n'avons pas connu cette pénurie de matériel".

Ghislaine Perchec, qui est aide-soignante, parle de "véritable expédition" quand il s'agit d'emmener un malade passer des examens. "Avec toutes les machines et le nombre de soignants qui se déplacent en même temps, c'est très impressionnant" ajoute-t-elle. 


On est utiles, on sert à quelque chose, même si ce n'est pas facile car il y a des décès, Ghislaine, aide-soignante


Aucune visite des familles n'est autorisée dans le service. Toutefois, les équipes de réanimation maintiennent le lien. "Par le biais de tablettes, précise Ghislaine, d'appels téléphoniques ou vidéos. Les proches nous donnent des photos que l'on met au mur dans les chambres. Ce n'est pas facile mais on fait tout ce que l'on peut pour ces familles, on les rassure"Des liens particuliers se nouent également avec les malades, "qui nous appellent par notre prénom" sourit cette infirmière, "ils ne voient que nous, tous les jours et longtemps"

Quand elle rentre chez elle pour se reposer quelques jours, Ghislaine a la tête à l'hôpital, malgré tout. "Je pense à ces patients, je me demande s'ils vont mieux ou moins bien. On s'attache à eux, c'est vrai. Et puis, en réanimation, tout peut basculer très vite d'un jour à l'autre".


Avec le déconfinement, on craint la deuxième vague d'épidémie si les gens ne respectent pas les règles, Noémie, infirmière


Le déconfinement progressif, qui doit débuter le 11 mai, toutes et tous en parlent dans le service de réanimation de l'hôpital de Saint-Brieuc. "On s'y prépare, souligne le dr Pierre Fillatre. Mais ce déconfinement doit se faire avec des mesures barrière primordiales. Si nous voulons éviter une deuxième vague plus importante, il faudra que chacun soit responsable du maintien de ces mesures de distanciation sociale"


 


 
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