Le navigateur de Plougrescant (Côtes-d'Armor) a disparu des radars depuis le 29 juillet. Prévenues, les autorités françaises et portugaises tentent de le localiser. Son équipe émet l'hypothèse d'une panne d'électricité, empêchant d'établir tout contact.
"On a besoin de savoir où il est, s'il va bien." Les jours passent et l'attente est un supplice pour les proches de Guirec Soudée. Toujours aucun signe de l'aventurier de Plougrescant (Côtes-d'Armor) qui a entrepris une traversée de l'Atlantique à la rame.
Sa position satellite n'a pas été émise depuis le 29 juillet dernier. Prévenues, les autorités françaises et portugaises ont lancé un protocole de recherches.
Probablement au large des Açores
"Avec Maurice Uguen, le routeur, nous nous interrogeons sur toutes les hypothèses, plusieurs fois par jour, et essayons de garder le fil des estimations de position en prenant en compte les vents, courants et le cap qu'essaie de suivre Guirec", rapporte Alice Claeyssens, membre de l'équipe du navigateur. Il devrait selon eux se trouver au-dessus des Açores.
Mais avec le temps, la zone de recherche s'élargit et se fait de moins en moins précise. Alice Claeyssens compte également sur la vigilance des navires de commerce sur zone, qui pourrait avec un peu de chance apercevoir Guirec Soudée, "une brindille qui flotte sur l'eau".
L'équipe a également fait appel à l'astronaute Thomas Pesquet pour tenter de le localiser, mais n'a obtenu aucun retour à cette heure.
L'hypothèse d'une panne électrique
Aucun sauvetage n'est pour l'instant envisagé, car le rameur n'a pas déclenché sa balise de détresse et a décliné toute assistance à chaque transmission.
"Il y a de fortes chances que ce soit un problème électrique", avance Alice Clayessens. Depuis la tempête du 3 juillet, toute communication directe avec Guirec Soudée était rendue impossible. Les nouvelles étaient permises par les cargos qu'il croisait dans l'Atlantique. La dernière, datant du 24 juillet.
"Il n'est pas du genre à paniquer, il doit d'ailleurs l'être moins que nous", sourit Alice Claeyssens. "Son routeur est confiant, on essaye de rester sereins."
Une dérive vers le Portugal ?
Less conditions météorologiques de la semaine prochaine, avec des flux de vents, pourraient pousser le Costarmoricain vers les côtes du Portugal ou la Corogne, en Espagne.
"Il va se tenir mordicus sur sa destination, mais si les conditions sont trop périlleuses il ne pourra pas remonter le Golfe de Gascogne", note Alice Claeyssens. Il pourrait alors être repéré plus aisément par des bateaux de pêcheurs.
Un combat surhumain
Parti de Cap Cod dans le Massachusetts(Etats-Unis), son arrivée à Brest était estimée dans les jours précédant le 10 septembre. "Depuis le début, il a les éléments contre lui", rappelle-t-elle.
Dans les premiers jours de son périple, Guirec Soudée avait été entraîné vers le Canada, confronté aux courants des marées. "D'entrée de jeu, c'était surhumain comme combat. Il ramait plus de 20 heures pas jour et, une fois au large, il s'est pris la tempête."
Le navigateur n'en est pas à sa première aventure. Il avait déjà été coupé du monde durant 4 mois, lors de son expédition dans les glaces. Seul avec sa poule Monique. "Cette fois-là, c'était intentionnel. Ce n'est pas le cas aujourd'hui mais il a déjà vécu ça", se rassurent ses proches. "La solitude ne lui fait pas peur, la ténacité est sa spécialité."