L'usine de masques a fermé à Plaintel en 2018. Avec l'épidémie de coronavirus, un projet de relance est en réflexion. Dans un courrier, le gouvernement se dit prêt à l'achat de masques produits à Plaintel, pour "les besoins du système de santé français, si le projet confirme sa "faisabilité".
Dans un courrier adressé à la Région, et que nous avons pu consulter, le gouvernement témoigne de son intérêt, pour l'usine de masques de Plaintel. Cette dernière a vu sa fermeture en 2018, après avoir été rachetée par un groupe américain.
Avec l'épidémie de coronavirus, certains comme son ancien directeur Jean-Jacques Fuan voudraient la remettre sur pied. Un projet s'organise autour de sa relance. La lettre, signée par la secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher indique : "Je vous confirme que l'État, via Santé Publique France, et sous l'autorité d'Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, peut se porter acquéreur de masques de protection pour les besoins du système de santé français" et de rappeler que ces besoins seront importants dans les mois à venir.
Elle attend toutefois des garanties : "Si les porteurs du projet confirment sa faisabilité et sa compétitivité, et en fonction du calendrier de la production du site de Plaintel, il sera donc possible d'étudier l'achat, par l'État, d'une partie des volumes ainsi produits."
"La réponse de l'État est importante, ça remonte le moral des troupes"
Guy Hascoët, ancien conseiller régional de Bretagne, coordinateur du projet de relance, voit dans cette lettre un signe encourageant. Interrogée sur cette possible réouverture vendredi dernier, à l'Assemblée nationale par le député Marc Le Fur, la secrétaire d'État se montrait alors plus que réservée.
"Si l'usine se remonte, l'engagement de l'État amènera potentiellement de la commande en début d'activité," souligne Guy Hascoët. Il rappelle cependant les enjeux locaux. Pour ficeler le dossier qu'il compte présenter le 10 mai prochain, il a pris contact avec les communes, les entreprises médicales, médico-sociales, sanitaires et sociales, "toutes les branches professionnelles bretonnes qui consomment du masque."
Administrativement, Guy Hascoët mise sur la création d'une Société Coopérative d'Intérêt Collectif où il espère embarquer ceux qu'il vient de contacter. Ses démarches visent aussi à trouver l'outillage nécessaire. "On a 20 jours de boulot pour s'arracher", conclut-il.Il s'agit de sécuriser l'approvisionnement en masques avec un outil territorial. Dans la durée, notre projet ne tient que si une masse s'engage.
"On est en train de travailler sur un projet enthousiasmant pour la région", souligne Loïg Chesnais-Girard, président du Conseil régional qui se veut réaliste. "Tout cela pourrait mettre entre quatre et six mois à se mettre en place. Pour que nous puissions apporter du soutien, il faut des machines, de la matière, des hommes et des femmes." "Pour l'instant, nous ne sommes pas dans la même temporalité que l'état qui a besoin de masques en urgence."
En visite dans le Finistère ce 22 avril, le chef de l'État aurait indiqué à nos confrères du Télégramme que "le feu vert est donné par le gouvernement", sur cette production de masques dans les Côtes d'Armor.