Courir les 2.100 km du GR34 en moins de 27 jours : l'incroyable défi pour alerter sur le changement climatique

Il faut être un peu fou et sacrément motivé pour se lancer le défi de faire la totalité des 2.100 km du GR34 (qui relie le Mont Saint Michel à Saint Nazaire en passant par les côtes bretonnes) moins de 27 jours. C'est pourtant l'objectif que s'est lancé Nicolas Vandenelsken, un sportif originaire du Nord de la France qui veut faire de son exploit un support pédagogique pour alerter les jeunes sur le changement climatique.

Le sentier des douaniers a séduit 9,1 millions de visiteurs en 2018 et parmi eux, nombreux sportifs de haut niveau. Cette année encore, le GR 34 est le support d'un défi sportif hors norme : celui de Nicolas Vandenelsken.

Le trentenaire, originaire de Vieux-Condé près de Roubaix, s'est fixé l'objectif de finir les 2.100 kilomètres en moins de 27 jours, pour ce qu'il a appelé son Rand'eau raid. Il a quitté le Mont-Saint Michel, point de départ du sentier des douaniers, le 31 mai dernier pour rejoindre Saint Nazaire (qu'il devrait atteindre aux alentours du 24 juin). Le précédent record sur le GR34 date de 2021 et est détenu par Jérémy Desdouets en 27 jours 11 heures 35 minutes.

À l'heure où ces lignes sont écrites, le sportif a atteint sa septième étape, à 8 kilomètres de Plouescat, dans le Finistère, où il passera la nuit avant de reprendre sa course ce 8 juin. "Pour le moment il est en avance sur le temps de Jérémy Desdouets" explique Adrien Piquera son soutien en communication au sein du Mouvement Sport Planète.

"J'avais pris 24 kilomètres de retard au début à cause d'une cheville douloureuse" relate Nicolas Vandenelsken. Retard qu'il a en partie comblé car il ne lui reste que 8 kilomètres à rattraper pour coller à son programme. Et il est toujours en avance sur le précédent record.

LIRE : Trail. 2200 km en moins de 28 jours, le record fou de Jérémy Desdouets

Réchauffement climatique

Avec son Rand'eau raid, l'idée est d'éveiller les consciences des jeunes pour qu'ils comprennent et appréhendent mieux le changement climatique et ses effets, notamment la montée des eaux. "Lors de mes précédents défis, j'ai toujours coupé la Bretagne en faisant Saint Brieuc-Vannes. Mes amis bretons me taquinaient sur le fait que j'avais fait le tour de France mais sans passer par les côtes bretonnes" raconte le sportif.

"Quand Nicolas se trouve sur des portions du GR34 qui risquent de s'effondrer par endroits à cause de la montée des eaux, c'est un exemple concret d'utilisation pédagogique du sport pour alerter sur le réchauffement climatique" argumente Adrien Piquera son soutien en communication au sein du Mouvement Sport Planète.

"J'ai grandi dans les terres et quand j'étais plus jeune, je n'ai pas été sensibilisé à la montée des eaux" confie le coureur. C'est pour mettre en avant ce qui se passe, dans les écoles éloignées du littoral, qu'il souhaite accomplir son défi.

Le record c'est bien mais ça sert surtout à faire parler, à attirer des gens et à les sensibiliser sur des sujets sur lesquels ils ne l'étaient pas

Nicolas Vandenelsken

Évidemment, le sportif ne peut pas être sur le GR34 et faire de l'éducation à l'environnement en direction des scolaires en même temps. Il est donc aidé dans sa démarche par deux proches qui se rendent auprès des jeunes. Deux centres de loisirs (à Saint Malo et Plouescat) et quatre écoles (Cap Fréhel, Plérin, Saint Michel en Grève et Plouigneau) ont accueilli les acolytes de Nicolas Vandenelsken."Le record c'est bien mais ça sert surtout à faire parler, à attirer des gens et à les sensibiliser sur des sujets sur lesquels ils ne l'étaient pas" souligne le sportif.

LIRE : CLIMAT. Quand de jeunes Bretons et de jeunes Inuits prennent conscience du réchauffement climatique

Écoresponsables

Nicolas est suivi dans sa démarche par le Mouvement Sport Planète, un regroupement d'entreprises, de fédérations sportives (notamment la fédération de basket et celle du sport universitaire) et d'éco-aventuriers. Le but de ce mouvement est de faciliter les rencontres entre acteurs du sport avec l'idée commune de rendre les événements sportifs plus écologiques, davantage écoresponsables.

L'urgence est donc à tenter d'inverser une tendance au réchauffement qui se veut, pour le moment, inexorable, alors que les scientifiques prévoient qu'en 2050, les températures augmenteront environ de 1.1 à 1.4°C.

"Quel rôle le sportif doit jouer dans cette transition écologique ? Avec ce défi, nous voulons aussi poser cette question" ajoute Adrien Piquera.

"J'ai fait STAPS puis j'ai travaillé dans l'événementiel sportif sur de très gros évènements et j'ai pris une grosse claque. Est-ce que le sport c'est le marketing à outrance et la société de consommation ou est-ce que c'est autre chose ?" interroge Nicolas Vandenelsken. Lui a sa réponse... Elle concerne le temps long de la planète, même si son objectif, pour le moment, c'est de faire le meilleur temps sur le sentier des douaniers.

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