Les chambres d'agriculture bretonnes en appellent à la raison dans la crise du porc. Ils demandent aux acteurs de la filière de dépasser "les clivages stériles", et de se grouper dans l’intérêt des producteurs. Ils affirment leur attachement à un système de cotation du prix de référence.
Il n'est pas fréquent de voir un courrier commun émanant des 5 présidents des Chambres d'agriculture de Bretagne. Ce jeudi, ils ont décidé d'alerter les groupements d'éleveurs sur leur position sur l'avenir de la filière porcine. Une filière touchée depuis plusieurs mois par sans doute la plus grave des crises qu'elle a rencontrée.
Plus de cotation au marché au cadran
Cette crise a atteint ces dernières semaines des proportions jusque là jamais atteintes. La dernière cotation au Marché du Porc Breton (MPB) qui fixe le prix de référence du kilo de porc dans l'hexagone, date du 5 octobre. Trois séances de cotation annulées faute d'acheteurs au marché au cadran et des abatteurs qui fixent dorénavant eux-mêmes leurs prix.Attachées à un système de cotation
Dans cet appel à la raison des 5 Chambres d'agriculture, le maintien d'un "système de cotation du porc reflétant les différentes valorisations et élaboré de façon transparente" est indispensable. Les présidents de ces institutions demandent aussi aux groupements de producteurs d'arrêter les clivages stériles, de se grouper dans l’intérêt des producteurs, pour peser face aux abatteurs et à "la grande distribution, qui compte les points".Pour les Chambres, "l’objectif doit bien être d’aboutir à un prix « le plus juste possible », permettant à tous les maillons de la filière de percevoir une partie de la valorisation finale". Début août, les deux principaux acheteurs (Bigard et Cooperl) du marché au cadran de Plérin avaient dénoncé le prix "artificiel" de 1,40€ le kilo de porc, décroché en juin par les éleveurs avec le gouvernement après des semaines de manifestation. Depuis que d'autres acheteurs ont aussi abandonné leurs pupitres au marché, les prix d'achats sont bien en dessous de ces 1,40€.
Pour les Chambres d'agriculture bretonnes, il y a urgence à trouver "une piste basée sur un système de mutualisation et de péréquation doit être rapidement étudiée" car aujourd'hui des milliers de porcs tardent à sortir des élevages et mettent certains éleveurs dans de grandes difficultés.
Les présidents rencontrent ce vendredi le préfet pour l'alerter une nouvelle fois sur la situation critique de la filière. Une réunion avec tous les responsables de la production porcine a lieu ce vendredi à Agrocampus à Rennes.
André Sergent, président de la Chambre d'agriculture du Finistère invité du 12/13 Bretagne, interviewé par Eric Pinault