Déconfinement : les pédiatres favorables au retour des enfants en classe

Les jeunes élèves reprendront le chemin de leur classe à partir du 11 mai. De nombreux parents s'interrogent. Mais les médécins spécialistes de l'enfance sont plutôt favorables à ce retour à l'école. Entretien avec le docteur Amélie Dhalluin, pédiatre à l'hôpital Sud de Rennes. 

Nos enfants reprendront le chemin de l'école dès le 11 mai. Des parents s'interrogent aujourd'hui par rapport aux risques pris. Ont-ils raison de s'inquiéter ? 

Non. Depuis le mois de mars, les médecins ont un peu plus de recul par rapport aux caractéristiques du Covid-19. Je veux me faire le relais des conclusions de la Société Française de Pédiatrie qui estime que le coronavirus épargne en grande partie les enfants. La contagiosité entre eux est très faible ainsi que d'enfants à adultes.
Je rappelle aussi que le virus circule peu dans notre région. Alors même si le risque zéro n'existe pas, on peut en confiance envisager le retour à l'école des jeunes même ceux atteints de maladies chroniques.
Mais je comprends aussi l'inquiétude que cette crise sanitaire suscite. D'où l'intérêt du volontariat. Rien de pire que des parents qui laisseraient leurs enfants à l'école à contre-coeur . 
   

Des mesures-barrières seront tout de même indispensables ? 

Elles s'imposeront d'abord aux adultes. Ce sont eux qui doivent se protéger mutuellement. C'est le cas depuis plusieurs semaines dans de nombreux secteurs, dans de nombreuses entreprises. 
Ensuite il faut faire confiance au sens pratique de la communauté enseignante pour organiser la distanciation sociale dans les établissements. Concernant le port du masque, il ne peut pas être imposé en maternelle et en primaire car il demande une manipulation précise et rigoureuse. En revanche, pour les collégiens plus matures, il doit être envisagé. 
Concernant les autres gestes barrières, comme le lavage régulier des mains, il faut l'imposer à tout le monde. C'est ce qui est recommandé depuis longtemps et cera sera d'ailleurs un exercice très utile pour les prochaines épidémies saisonnières. 



Franchement,  aujourd'hui pour les élèves, le retour à l'école présente plus d'avantages que le maintien du confinement ? 

Oui. Au regard des données pédiatriques, la non-rescolarisation et le risque pyschologique sous-jacent sont aujourd'hui plus dangereux que le risque sanitaire. Après 45 jours de confinement, les jeunes ont besoin d'être "re-socialisés". Et n'oublions pas que les établissements scolaires sont aussi des lieux très importants pour détecter un décrochage social ou une maltraitance familiale. 



En Ile-de-France, depuis quelques jours, une vingtaine d'enfants sont hospitalisés pour une inflammation du cœur accompagnée de fièvres. Des symptômes comparables à ceux de la maladie de Kawasaki bien connue des pédiatres. Faut-il s'inquiéter ? 

Le nombre de cas est supérieur à la normale mais pour l'instant on ne peut pas établir clairement un lien avec le Covid-19.
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