Présents en Bretagne dans le cadre de la campagne présidentielle, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon ont réagi aux déclarations de François Fillon, qui a annoncé ce mercredi qu'il serait convoqué "le 15 mars par les juges d'instruction afin d'être mis en examen" mais qu'il restait candidat.
"Je ne me rendrai pas, je ne céderai pas, je ne me retirerai pas", a insisté François Fillon ce mercredi, estimant que l'affaire de l'emploi fictif présumé de son épouse Pénélope était un "assassinat politique". Le candidat Les Républicains a affirmé qu'il serait convoqué le 15 mars prochain par les juges d'instruction afin d'être mis en examen et a vivement critiqué la justice : "L'état de droit a été systématiquement violé. (...) La présomption d'innocence a complètement et entièrement disparu, a martelé l'ancien Premier ministre. Nombre de mes amis politiques et de ceux qui m'ont soutenu à la primaire et ses quatre millions de voix parlent d'un assassinat politique."
Présent à Brest mardi soir pour un meeting et en déplacement à Concarneau ce mercredi matin, Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France Insoumise à l'élection présidentielle, a affirmé avoir "presque de la peine" pour la droite, qui mériterait "un candidat présentable".
"C'est l'élection la plus importante de notre pays et nous voici tous suspendus au sort de quelqu'un qui sait d'avance qu'il va être mis en examen", a fustigé le candidat de gauche.
"Tout pose problème"
Jean-Luc Mélenchon a vertement critiqué les motifs avancés par François Fillon pour maintenir sa candidature ainsi que ses critiques contre la justice: "Tout pose problème, le motif pour lequel cette histoire a été engagée, qui témoigne quand même d'une incroyable désinvolture (...) Ensuite, ce sont des scandales emboîtés les uns dans les autres (...) Ensuite, le voici mis en examen et donc chaque citoyen est sommé par son vote de lui voter une immunité. Ça revient à ça ""Tout est faussé et sans doute le mieux serait qu'ils (les électeurs de droite, ndlr) se choisissent un autre candidat pour qu'au moins on puisse avoir le débat", a-t-il argumenté, jugeant que "c'est le procès de la Ve République qu'il faut faire".#Fillon demande en quelque sorte aux citoyens de lui voter une immunité. Ce n'est pas le sens de l'élection. #BFMTV #18mars2017
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 1 mars 2017
"Incroyable violence"
En campagne en Bretagne ce mercredi, Benoît Hamon, le candidat PS à l'élection présidentielle, a quant à lui dénoncé "une incroyable violence" des propos de François Fillon "à l'égard des magistrats et de la justice", affirmant que c'est "le feuilleton des affaires" le concernant qui "rend médiocre cette campagne présidentielle"."J'observe qu'il emprunte au même registre que tous les politiques mis en examen qui expliquent qu'ils sont victimes d'un complot médiatique, politique, judiciaire. Tout ça n'est pas sérieux", a encore dit Benoît Hamon, présent à Trébeurden ce mercredi matin.
Pour le candidat PS, "il ne peut pas être celui qui, dans des tracts, demande que les procédures en justice soient accélérées, dénonce le laxisme de la justice sous Christiane Taubira, (...) et reproche ensuite aux juges de faire leur travail dans un contexte où il est légitime qu'il soit entendu par la justice".
"Il disait "imagine-t-on le Général De Gaulle mis en examen?", ben non mais on est sur le point d'imaginer très concrètement François Fillon mis en examen, c'est à lui d'en tirer les conséquences", a-t-il conclu.