Le tribunal de commerce de Rennes a ordonné ce mercredi 4 avril la liquidation judiciaire du groupe volailler breton Doux, assortie d'une poursuite de son activité jusqu'au 31 mai 2018. Le choix du repreneur devrait être connu le 18 mai.
Le tribunal de commerce de Rennes a prononcé ce mercredi les liquidations judiciaires des quatre sociétés du groupe Doux ( Doux SA, Doux Aliments, Doux accouvages et Ballis SA) dans le cadre d'une procédure de reprise accélérée pré-pack session qui permet à l'administrateur judiciaire en charge du dossier de faire avancer les négociations en cours.
Choix du repreneur connu le 18 mai
Les repreneurs potentiels ont jusqu'au 14 avril pour déposer leurs offres auprès du Tribunal. Ce dernier examinera ces offres le 15 mai en vue d'une décision le 18 mai, "des dates susceptibles d'être modifiées en fonction d'une urgence ou d'un retard" précise-t-on au tribunal de commerce. Le tribunal aura donc plusieurs semaines pour se pencher sur les différents projets de reprise dont celui du consortium portée par le groupe français LDC (allié avec le groupe saoudien Al-Munajem, premier client de Doux, et la coopérative Terrena, propriétaire du volailler breton) et celui de l'ukrainien MHP, déjà déposés.Deux offres bien différentes
Le projet de LDC (Poulets de Loué) permettrait de reprendre 920 emplois et de reclasser l'ensemble des autres salariés du groupe, qui emploie 1 187 personnes.Le groupe sarthois souhaite "la reconquête des produits pour le marché français", selon les mots de son PDG Denis Lambert, mardi devant les syndicats à Châteaulin dans le Finistère.
L'offre de MHP, qui se présente comme le numéro un de la volaille en Ukraine, prévoit pour sa part la reprise immédiate d'environ 285 personnes auxquelles s'ajouteraient environ 430 postes au démarrage d'une nouvelle unité de production d'ici deux ans.
Des difficultés récurrentes
Doux, troisième leader mondial de la volaille, avait déjà été placé en redressement judiciaire en 2012, ce qui avait conduit à la suppression d'un millier d'emplois.En partie restructuré, il était entré en mars 2016 dans le giron de Terrena, deuxième groupe coopératif agricole français. L'ambition de ce dernier était alors de devenir un "champion de la volaille" grâce à la complémentarité que lui offrait l'acquisition de Doux. Cependant, Terrena a assuré début mars qu'il ne pourrait pas soutenir "éternellement" le volailler, à la recherche de 100 millions d'euros pour changer de modèle économique.
"Les pertes de Doux, 35 à 36 millions d'euros par an, ne sont pas soutenables", avait indiqué Terrena.