Avec la hausse vertigineuse des coûts de l'énergie, chaque kWh est soupesé. A la Région Bretagne, pour les vacances de Noël, on regroupe par exemple les agents dans un seul bâtiment moins énergivore. Dans certains lycées, on débranche les horloges et les lampes halogènes. Bref, de bonnes idées émergent dans les villes et collectivités pour faire des économies.
Les cartons sont presque prêts. Dès lundi 19 décembre 2022, et pour toutes les vacances de Noël, le siège historique de la Région Bretagne dénommé "Patton" à Rennes sera vidé de ses agents.
La raison : faire des économies d'énergie en regroupant le personnel sur le site Atalante à Cesson-Sévigné dans un bâtiment plus récent que ce grand trident datant des années 1990 et surtout moins énergivore.
Regroupement de personnel à la Région
Cette expérimentation est une grande première qui devrait amener de réelles économies. "Ce sera même une double économie car cette mesure va permettre à elle seule de réduire les rejets de CO2 et de réduire la facture d'énergie pour une économie estimée à 20 000 euros", explique Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne.
Et les agents de la Région semblent fiers de contribuer à cette dynamique qui va dans le sens de la sobriété énergétique. "Moi je suis contente de changer de bâtiment la semaine prochaine. Ce serait ridicule de chauffer l'énorme siège alors que nous serons vraiment peu nombreux", témoigne Francine, assistante administrative.
Quelques bureaux plus loin, Mélanie, approuve elle aussi cette opération inédite : "Je trouve ça normal que chacun fasse des efforts, que ce soit dans le privé ou au niveau professionnel", estime-t-elle.
30% d'occupation des espaces
Même son de cloche sur le site Atalante à Cesson-Sévigné qui va donc accueillir cette centaine d'agents de "Patton" durant les fêtes de fin d'année. "Nous avons revu les plannings pour savoir sur quels bureaux nous pouvions affecter temporairement ces nouveaux collègues", raconte Stéphanie, assistante logistique et administrative.
Et à entendre Ronan Scouarnec, directeur des opérations, c'était effectivement une opération totalement faisable : "On a lancé un recensement il y a quelques semaines, justement pour vérifier le nombre de personnes qui étaient potentiellement à accueillir sur ce site, sachant qu'il y a 540 postes de travail. Compte tenu des congés et du télétravail, à Atalante sur cette période de Noël, on était à peu près à 30 % d'occupation des espaces donc on avait de la capacité", conclut-il.
Les LED privilégiées
Faisable aussi, la chasse aux kilowatts au lycée. A Anita Conti, à Bruz, près de Rennes, cela fait déjà plusieurs années qu'on rationnalise la consommation d'énergie mais cet hiver, on va encore plus loin. Guillaume Talon, agent de la Région, encadrant les personnels de maintenance, passe en revue la totalité des mesures de sobriété énergétique et elles sont nombreuses.
En matière d'éclairage, "les lampes halogènes extérieures consommant 600 watts ont été remplacées par des éclairages LED de 10 watts. Les minuteries de l'éclairage des couloirs sont passées de 5 à 3 minutes, sans compter que tout le lycée est progressivement équipé de LED, ce qui va diviser par 2,5 voire 3 la facture d'électricité", explique l'encadrant technique.
16 degrés dans les espaces communs
Côté chauffage, l'objectif est de ne pas dépasser 19 degrés dans les salles de classe et 16 degrés dans les espaces communs, comme les toilettes ou les couloirs. Pour s'en assurer, chaque radiateur est désormais équipé de têtes thermostatiques qui viennent fermer l'arrivée d'eau chaude quand la température atteint le seuil limite.
Les horloges débranchées
Des petits gestes simples mais aux effets bien réels : Guillaume Talon explique que "rien qu'en débranchant 21 horloges électroniques du lycée qui fonctionnaient 24h/24 pour une consommation de 11 watts chaque jour, cela va permettre de réaliser une économie de 800 euros sur l'année" .
