À l’occasion du festival "Kozh", le collectif "very bad mother" a voulu faire tomber les tabous autour de "l’âgisme", ce phénomène qui regroupe toutes les discriminations liées aux différences d’âge. Les femmes seraient particulièrement concernées.
Le collectif "very bad mother" aime tordre le cou aux clichés et faire tomber les tabous.
Cette année, le festival militant se décline autour d’un mot breton : "kozh" qui signe "vieille" (ou "vieux"). Entre autres invités du festival , Françoise Vergès, éditrice et militante féministe. Pour elle, "L’âgisme, c’est comme une philosophie fabriquée par l’Etat. On nous dit « c’est ça être vieux ». On divise les âges de manière à créer des inégalités et des injustices, sans respecter les différents âges de la vie".
Dans son rapport mondial sur l’âgisme, l’OMS a démontré que les attitudes négatives à l’égard du vieillissement avaient des répercussions sur la santé mentale et physique des seniors et pouvaient leur faire perdre jusqu’à 7 ans et demi d’espérance de vie. Marc, festivalier, se souvient du moment où il a réalisé que le regard de la société à son égard avait changé : "Tout d’un coup, les gens en voiture se sont mis à s’arrêter net lorsque je m’engageais sur un passage piéton. Et là, je me suis senti fragile, comme si on avait posé un objet de faïence au bord du trottoir. Ça m’a fait un peu drôle", raconte-il.
Les jeunes également touchés par l'âgisme
Les seniors ne sont pas les seuls à se sentir discriminés en raison de leur âge. De jeunes militants, comme Jeanne, co-animatrice du festival, s’emparent du sujet. "Ça peut se traduire par un rapport de force. Les personnes plus âgées estiment parfois qu’elles ont une voix supérieure, qu’elles peuvent être plus entendues que quelqu’un de plus jeune", explique la jeune fille d’une vingtaine d’années.
"Il a des injonctions contradictoires. Il faut réussir ses études mais aussi savoir faire la fête, sans non plus être trop bruyant ou prendre trop de place" ajoute son amie Annaël.
Si l’âgisme peut se manifester dans toutes les classes sociales, à travers les genres et les générations, les femmes seniors resteraient toutefois les plus exposées aux discriminations liées à l’âge.
Avec Claire Louet