La commune du Finistère, dynamique et sur le littoral, perd pourtant des habitants. Un phénomène qui s'est accéléré ces 10 dernières années, confirmé par le dernier recensement de l'INSEE. Pour la maire nouvellement élue, c'est en grande partie parce que l'on y trouve pas à se loger. Entretien.
Une nouvelle fois en baisse. La dernière étude de l’INSEE sur les populations des communes en 2021 (pour une évolution moyenne entre 2013 et 2018), indique que la ville de Douarnenez voit une diminution de 1%.
La commune du Littoral comptait en 2018, 14 015 habitants. Le fruit d’une lente érosion depuis les années 70, où la ville des Gras comptait dans les 20 000 habitants. Pour la maire nouvellement élue Jocelyne Poitevin, c’est le fruit d’une politique de logement pas assez dynamique.
Car la difficulté de trouver un logement est pour l’élue, qui vante une ville "qui a tout pour elle", la principale raison de cette érosion. Une politique volontariste visant à "densifier" la ville reste pour elle la clé d’un redressement de la situation.
Comment expliquez-vous cette nouvelle baisse du nombre d’habitants à Douarnenez, qui est pourtant une ville du littoral ?
JP : Nous ne pouvons en effet que constater cette baisse au vu des chiffres de l’INSEE. Cette baisse n’est pas nouvelle. Elle a commencé il y a déjà une vingtaine d’années, mais c’est vrai que le phénomène s’est particulièrement accéléré durant ces 10 dernières années.
Je pense qu’il y a un facteur non négligeable, c’est le fait que les gens ne trouvent pas facilement à se loger dans notre ville. Le problème du logement est un problème essentiel. Il faut savoir que depuis 10 ans il n’y a pas eu de promotion neuve sur la ville. Cela explique en partie cette baisse de population.
Est-ce que cela vous remet en question, en tant que maire de la ville ?
JP : Oui, on se remet en question. Sur la fibre par exemple, la ville s’est équipée. Sur le plan de l’accessibilité à l’information et au télétravail, qui se développe énormément, on va pouvoir être opérationnel.
Mais je suis aux manettes de cette commune depuis six mois, avec mon équipe, et nous allons mettre le paquet sur un élargissement au niveau de l’offre de logement. En favorisant le logement neuf, et en favorisant la rénovation du bâti ancien.
Pour ce faire nous sommes éligible au programme « petite ville de demain », ce qui va nous aider à favoriser le logement sur Douarnenez.
On se rend compte que sur le plan des ventes immobilières, il y a une activité très soutenue. C’est bien la preuve que la ville est attractive, mais que nous n’avons pas suffisamment d’offre.
Il y a également beaucoup de résidences secondaires, et la population est vieillissante ?
JP : Nous avons effectivement des personnes qui viennent de l’extérieur, qui sont des personnes plutôt âgées. Nous avons des résidents secondaires, et nous sommes contents de les avoir, car cela reste un apport en termes de fiscalité. Mais ce qui manque surtout, c’est la résidence à l’année.
Nous avons un office public HLM qui est très dynamique au niveau de la construction et de la rénovation, donc nous avons une offre de logements sociaux qui est tout à fait satisfaisante, mais il faut également avoir une mixité sociale.
Nous venons de signer un accord de vente sur une ancienne friche qui va générer 70 logements neufs. Nous avons également en projet de développer un accès à 20 logements. Le but de mon mandat sera effectivement de densifier la ville de Douarnenez.
Quel est votre objectif en termes de populations ?
JP : L’idéal, c’est d’accueillir des familles avec des enfants, de façon à ce que nos écoles puissent avoir des effectifs suffisants pour maintenir, voire ouvrir d’autres classes.
Est-ce qu’il y a un objectif chiffré ?
JP : La ville a déjà connu des niveaux de population avoisinant les 20 000 habitants. Il est certain qu’à 14 000, ce n’est pas très positif. Donc il est important d’infléchir, déjà, cette tendance.
Nous avons une offre associative très riche. Pour s’ennuyer à Douarnenez, il faut le faire exprès. Il y a une offre sportive, culturelle, caritative. Nous avons tout. C’est une ville à taille humaine où il fait bon vivre. Avec la mer et tout ce qu’il faut pour accueillir des nouveaux habitants.