A Brest, la ferme biologique de Traon Bihan est menacée par le développement urbain. La mairie pourrait reprendre une partie des terres du couple d'agriculteurs pour effectuer les travaux de construction d'un éco-quartier au printemps prochain.
À l'ouest de Brest, le nouveau éco-quartier de la Fontaine Margot est en pleine extension. Pour Valérie Lazénnec et Philippe Nicol, un couple d'agriculteurs, ce développement urbain représente une menace directe pour la pérennité de leur ferme laitière biologique.
Un tiers de leurs terres, soit 20 hectares, serait repris par la mairie, qui en est propriétaire à 90%. Une situation inacceptable pour ce couple qui a besoin de terres pour nourrir les 45 vaches laitières.
"On est dans cette ferme depuis cinq générations. Moi, ça fait presque 20 ans que je suis installé. Je me suis converti au bio en m'installant avec mes parents. Aujourd'hui, on a envie de maintenir ce patrimoine familial" indique Philippe Nicol.
Une activité diversifiée
Pour mieux s'adapter au grignotage urbain, les gérants de la ferme ont accepté de se diversifier. Ils ont créé un atelier de transformation et fournissent en yaourts les cantines municipales.Une nouvelle mobilisation en février
Le couple d'agriculteurs est soutenu par la population. Mais l'élu brestois chargé de l'urbanisme a rappelé lors d'un débat organisé par les gérants de la ferme l'attractivité des logements en périphérie.
"Une maison individuelle avec un petit jardin collectif, c'est un rêve collectif. Mais il y a aussi le prix de l'habitat sur la métropole et sur le pays de Brest qui fait qu'au-delà d'un T2 ou T3, c'est moins cher de se faire construire une maison en dehors de la ville" explique Thierry Fayret, vice-président de Brest métropole en charge de l'urbanisme.Une nouvelle mobilisation est prévue à la mi-février pour tenter de sauver la ferme biologique de Traon Bihan.