Le navire russe Shtandart, interdit d'accès dans les ports du Finistère, veut quand même tenter d'entrer à Brest pour participer aux Fêtes maritimes. Les opposants à la venue du bateau se sont rassemblés ce 9 juillet 2024 devant la mairie de Brest.
"Nous allons entrer à Brest avec le voilier français Belem et d'autres bateaux. Je ne sais pas si la police va m'arrêter ou pas, mais je vais essayer" précise à l'AFP le capitaine du Shtandart qui a décidé de braver l'arrêté de la préfecture du Finistère lui interdisant de participer aux Fêtes maritimes de Brest du 12 au 17 juillet 2024.
Ce 7 juillet dans la soirée, la préfecture du Finistère avait en effet annoncé que le navire, était interdit d'accès au port de Brest, en application des sanctions européennes contre la Russie, étendues depuis le 24 juin aux "navires répliques historiques".
Vladimir Martus indique qu'il considère que l'arrêté du préfet n'était "pas fait de manière légale" et qu'il a demandé à son avocat de contester cet arrêté en justice. "Je ne sais pas combien de temps il va falloir pour que la justice annonce son jugement, mais je suis sûr que j'ai le droit de naviguer en France" ajoute-t-il, sans vouloir donner plus de précision sur les détails de l'action en justice.
Arrivée prévue le 10 juillet
Selon le capitaine du trois-mâts de 34 mètres de long, réplique exacte d'une frégate du tsar Pierre Le Grand, il naviguait ce 9 juillet au matin non loin du goulet de Brest et prévoit de rejoindre le port breton dans la journée de demain.
"On ne va pas gâcher le festival si un autre bateau historique arrive. Je ne vois pas de menace pour la sécurité publique du fait de l'arrivée du Shtandart" estime Vladimir Martus, affirmant avoir reçu "beaucoup de soutiens" de la part des capitaines des autres grands voiliers attendus à Brest.
Se présentant comme "dissident", Vladimir Martus dit oeuvrer pour "l'amitié entre les peuples de toutes les nations". Dans un communiqué diffusé ce 8 juillet, il loue la "lutte héroïque" des Ukrainiens "contre l'agresseur", qualifiant Vladimir Poutine de "dictateur".
"Russia go home"
"C'est le langage du FSB (ex-KGB)" balaie Bernard Grua, animateur du collectif "No Shtandart In Europe" assurant que le capitaine du Shtandart "ne se prononce jamais contre la Russie sur les réseaux sociaux".
Les opposants à l'arrivée du navire, drapeaux ukrainiens à la main, se sont rassemblés ce 9 juillet devant la mairie de Brest "pour demander l'application effective de l'arrêté préfectoral". "Russia go home", "Shtandart : Espion russe" ou "Merci M. le préfet du Finistère : tenez bon!" pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les manifestants.
De son côté, l'organisation des Fêtes maritimes indique, dans un communiqué ce 9 juillet que "Brest se conforme aux décisions de l'État, seul compétent pour autoriser ou non ce navire" et rappelle que, depuis le début du conflit en Ukraine, "la Ville de Brest se tient du côté du peuple ukrainien".