Avant le démarrage de sa saison en Ligue 1 ce samedi 17 août contre Marseille, Brest a pris du retard sur son mercato, paradoxalement plus handicapé qu'aidé par sa qualification pour la Ligue des champions. Entraîneur des Ty Zefs, Eric Roy passe ses troupes en revue.
Interrogé sur la pénurie de milieux de terrain à Brest ce jeudi 15 août 2024 en conférence de presse, le coach Eric Roy plaisantait : "Je suis presque apte !", comprendre apte à endosser le rôle d'entraîneur-joueur.
"Peut-être qu'il n'y aura pas assez de joueurs pour compléter le banc", avait-il aussi lâché dans un demi-sourire, un peu plus tôt.
Mais au-delà des boutades, le meilleur entraîneur de Ligue 1 l'an dernier, selon ses pairs, en convient : "il est évident que, pour l'instant, l'effectif est un peu light".
Plus de départs que d'arrivées à Brest
Alors que le club avait besoin de renforcer ses effectifs en nombre et, si possible, en qualité avant les joutes européennes en milieu de semaine, il y a eu pour le moment plus de départs que d'arrivées.
La fin de contrat de Steve Mounié, parti en Allemagne, a été compensée par l'arrivée de Ludovic Ajorque, et le départ de Lilian Brassier, à l'OM, par l'arrivée d'Abdoulaye N'Diaye, même si le défenseur central sera suspendu pour la première levée de l'exercice 2024/2025.
Le "gros gadin" des droits TV
Si le retour, sous forme de prêt, de Romain Faivre, annoncé ce vendredi 16 août, contrebalance la fin de celui de Kamory Doumbia, aucun remplaçant n'a en revanche été trouvé pour Martin Satriano, élément précieux dans la conquête de la troisième place lors du dernier exercice.
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Brest est encore loin du compte, d'autant que Hugo Magnetti sera lui aussi suspendu contre l'OM et que la reprise du métronome Pierre Lees-Melou, victime d'une fracture du péroné fin mai, a encore été repoussée.
Bradley Locko, victime d'une rupture du tendon d'Achille
Dernier coup dur en date : le latéral gauche Bradley Locko, vice-champion olympique, s'est fait une rupture du tendon d'Achille vendredi à l'entraînement. Il risque d'être indisponible pour une bonne partie de la saison, selon la presse.
"On a identifié 5-6 postes dont on a besoin pour renforcer cet effectif et on essaiera de les pourvoir d'ici la fin du mercato, mais on n'a aucune garantie, aucune assurance, on verra", a également admis le coach, fataliste.
Est-ce qu'on a changé de statut ? On est dans la même pièce, toujours dans le même centre d'entraînement, avec les mêmes conditions, donc non, je ne pense pas qu'on ait changé de statut.
Eric RoyEntraîneur du Stade brestois
Et n'allez surtout pas lui parler de "changement de statut" pour son équipe, après avoir empoché un ticket pour la C1.
"Est-ce qu'on a changé de statut ? On est dans la même pièce (pour la conférence de presse, NDLR), toujours dans le même centre d'entraînement, avec les mêmes conditions, donc non, je ne pense pas qu'on ait changé de statut", a-t-il répondu, un brin narquois.
"On a perdu beaucoup d'argent sur les droits domestiques de la Ligue 1", a-t-il souligné, puisque le club touchera entre 6,5 et 7 millions d'euros au lieu de 15 l'an dernier, même si les "droits de la Ligue des champions cette année" vont amortir ce qu'il qualifie de "gros gadin".
Brest se croyait "plus attractif"
Après la courte défaite à Newcastle (1-0) pour le dernier match de préparation, samedi dernier, Roy avait reconnu que Brest s'attendait à "être plus attractif" avec la qualification en C1, "mais on se rend compte que ce n'est pas forcément le cas".
"Les joueurs veulent plus d'argent, les clubs veulent plus d'argent. Et (Brest) ne va pas faire n'importe quoi pour se mettre en danger pour la suite alors que la Ligue des champions, c'est a priori programmé que pour cette année", avait-il complété.
Attirer des joueurs avec une réelle expérience européenne est ainsi totalement illusoire.
"Ils attendent de faire un dernier gros contrat à l'étranger, dans des championnats un peu exotiques dont on parle beaucoup aujourd'hui, plutôt que de venir à Brest pour relever un dernier défi", résume Eric Roy.
Or Brest veut "des joueurs qui ont envie de venir, de relever ce challenge, de continuer à participer à l'élan qu'on a su créer".
Même si on n'a pas forcément toutes nos forces vives, on essaiera de faire un gros match contre cette équipe de l'OM.
Eric RoyEntraîneur du Stade brestois
Roy espère encore que, lors des deux dernières semaines du mercato, "les clubs (reverront) leurs prétentions à la baisse" pour que des pistes se concrétisent enfin.
Mais pour le match de samedi, en tout cas, "on ne va pas chercher d'excuses et même si on n'a pas forcément toutes nos forces vives, on essaiera de faire un gros match contre cette équipe de l'OM", a-t-il promis.