A 57 ans, Ronan Calvarin va ressortir treillis et chaussures militaires pour rejoindre la légion internationale en Ukraine. Le Finistérien, ancien militaire dans l'armée de terre, a décidé d'aller combattre la Russie. Il quittera Portsall le 11 mars.
"Je vais prendre un peu de matériel avec moi et puis on sera équipés là-bas à un moment donné". Là-bas, c'est en Ukraine où Ronan Calvarin s'apprête à partir. Cet ancien militaire se porte volontaire pour rejoindre les rangs de la "légion internationale", après l'appel à mobilisation lancé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le Finistérien de 57 ans prépare son paquetage chez lui, du côté de Portsall. "J'emporte quelques vêtements, une paire de chaussures montantes et des vieux trucs, comme ce treillis, des ceinturons, etc".
"C'est maintenant ou jamais"
Il se dit "zen" avant le départ prévu ce 11 mars. La guerre, il l'a connue en 1993, en ex-Yougoslavie, où il fut "soldat de l'ONU". "J'ai fait huit mois en Serbie puis en Croatie" raconte-t-il.
Cet ancien de l'armée de terre explique qu'il s'engage en Ukraine "pour défendre des valeurs qui lui sont chères. Si on n'arrête pas Poutine maintenant, ajoute-t-il, Poutine, lui, n'en restera pas là. L'Ukraine, ce n'est qu'une étape, selon moi. Il faut y aller. C'est maintenant ou jamais". Et d'ajouter : "Les Européens ont été lâches en 1939 quand l'Allemagne nazie a envahi la Pologne, on voit ce que ça a coûté à l'Europe et au monde. Je ne dis pas que de telles choses vont se reproduire mais on n'est pas dans une spirale positive actuellement"
"Vas-y si tu veux y aller"
Avant de faire la démarche auprès de l'ambassade d'Ukraine à Paris, il a toutefois pris le temps d'en parler longuement avec sa fille de 14 ans. "Elle m'a demandé si je voulais m'engager dans cette guerre, relate-t-il. Je lui ai répondu 'oui, mais tu es là". Elle m'a alors dit : 'vas-y, si tu veux y aller'. Dès que j'ai eu son accord, j'ai lancé la procédure".
Sa candidature a été validée par les autorités ukrainiennes. "Dans un premier temps, on sera testé une fois arrivés. Je ne suis pas sûr d'être retenu. Ce sont eux qui décideront au final".
L'homme est déterminé. Et transparent dans sa démarche qu'il entend partager ce 6 mars lors d'une réunion à Portsall. "Je vais expliquer à ceux qui sont intéressés comment il faut procéder et pourquoi je pars aider l'Ukraine".