Hôpital de Carhaix. "On en a marre d’être pris pour des moins que rien", des milliers d'habitants mobilisés pour le retour des urgences 24h/24

À quelques jours d'une réunion importante pour l'avenir des urgences, les Carhaisiens sont descendus dans la rue par milliers pour défendre leur prise en charge médicale 24 heures sur 24.

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À Carhaix, on ne compte plus le nombre de manifestations organisées pour la défense des services de santé depuis 2008. Pourtant, ce samedi 12 octobre, ils étaient encore des milliers à se rassembler pour sauver un service des urgences 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

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Entre 3 500 et 10 000 personnes

En fin de matinée, ce sont entre 3 500, selon la police, et 10 000 personnes selon les organisateurs qui se sont retrouvées devant l'hôpital pour réclamer la réouverture des urgences 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Car depuis l'été dernier, les urgences sont dites "régulées", c'est-à-dire que les patients doivent obligatoirement appeler le 15 qui décide de les envoyer soit à l'hôpital de Carhaix, soit vers un autre établissement hospitalier, soit vers un médecin généraliste. Une situation qui n'est plus acceptable pour les habitants.

Notre hôpital, c'est notre vie.

Un manifestant,

retraité

"Notre hôpital, c'est notre vie, clame un participant. On en a marre d’être pris pour des moins que rien et être obligés de faire 1h30 de route pour faire la queue dans d’autres hôpitaux surchargés" s'agace le retraité.

"Mon enfant s'est cassé le poignet et on a dû aller à Brest, sous morphine, avec les enfants dans la voiture, raconte une habitante. Ce n’est pas possible, on ne peut pas continuer comme ça !" s'agace la mère de famille.

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Une promesse de réouverture qui ne vient pas

Grâce à la mobilisation de la population, des syndicats et des élus locaux, un protocole de sortie de crise avait été signé fin octobre 2023 entre la préfecture, l'Agence régionale de santé, le CHU de Brest-Carhaix et les collectivités locales.

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"L'État avait pris l'engagement de rouvrir les urgences de Carhaix 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 à court terme", sans régulation, a déclaré à l'AFP le porte-parole du comité de vigilance de l'hôpital de Carhaix, Matthieu Guillemot."Et là, on arrive à un an de la signature du protocole, on ne peut plus parler de court terme", ajoute-t-il. "Je pense qu'on arrive au bout de notre patience, ce qui explique la foule présente aujourd'hui" samedi, a ajouté Matthieu Guillemot.

Cette nouvelle manifestation avait ainsi pour objectif de mettre la pression, sur les signataires du protocole d'octobre 2023, qui doivent se retrouver mercredi 16 octobre prochain pour décider de la suite à donner au dossier.

Un colloque pour proposer des solutions

Avant que la manifestation ne se tienne, des élus et représentants syndicaux s'étaient retrouvés en colloque pour échanger sur les solutions possibles pour le maintien de services de soins de qualité.

Parmi les solutions proposées, celle de la gestion régionale des services de santé, comme cela se fait dans la province autonome du Pays Basque espagnol.

"Le Pays Basque [espagnol, NDLR] qui compte 2 millions d’habitants, gère son budget santé complètement seul. Ce n'est pas l’État espagnol qui dit, on va mettre un hôpital ici, on va faire ceci ou cela, c’est géré par les élus locaux" explique ainsi Gwenaël Henry, de la plateforme de revendications Bretagne Majeure

Mais dans un contexte de plan drastique d'austérité, les administrés carhaisiens savent, que leurs attentes pourraient être déçues...

(Avec Catherine Aubaile et l'AFP) 

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