Les incendies dans les Monts d'Arrée ont "de manière certaine une origine humaine" selon la procureure de Quimper

Quelle est l'origine des flammes qui ont détruit plus de 1725 hectares dans les Monts d'Arrée depuis lundi après-midi ? Le Parquet de Quimper parle ce mercredi de deux départs de feu distincts. La procureure a ouvert deux enquêtes notamment une pour "crime de destruction volontaire par incendie".

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Le parquet de Quimper a ouvert deux enquêtes sur les incendies qui ont ravagé la lande bretonne dans les Monts d'Arrée dans le Finistère, dont l'une pour "destruction volontaire par incendie", a-t-il annoncé mercredi dans un communiqué.

Et ce alors que la situation est toujours "en cours de maîtrise", selon la préfecture ce mercredi après-midi.

"Origine criminelle"

Les deux incendies déclenchés lundi "ont de manière certaine une origine humaine" et "le caractère criminel de l'incendie touchant le site de Brennilis" est "manifeste en raison du constat de deux départs de feu distants de 30 mètres", pointe la procureure de Quimper Carine Halley.

Le premier feu, le plus important, est parti de la montagne Saint-Michel de Brasparts vers 15h15 lundi après-midi et "s'est rapidement propagé sur plusieurs centaines d'hectares de friches", a rappelé la magistrate. Un second feu a ensuite "été signalé à 23h21 en forêt, au lieu-dit Ploenez, sur la commune de Brennilis".

S'agissant du premier incendie, celui de Brasparts, le parquet a ouvert une enquête délictuelle, "l'origine volontaire des faits (...) n'étant pas certaine" : "L’enquête en cours est ouverte des chefs de délit de destruction involontaire par incendie de bois, forêt, landes, maquis ou plantation pouvant créer un dommage irréversible à l’environnement."

En revanche, une enquête criminelle a été ouverte pour le second incendie, à Brennilis, des chefs de "crime de destruction volontaire par incendie de bois, forêt, landes, maquis ou plantation pouvant créer un dommage irréversible à l'environnement". Les enquêteurs ayant constaté "deux départs de feu distants de 30 mètres."

D'après les constatations des techniciens de l'identité criminelle de la gendarmerie, "ces deux incendies ont de manière certaine une origine humaine" mais "aucun lien n'est à ce jour établi entre les deux sinistres", souligne la procureure. 

Hervé Berville, le nouveau secrétaire d’Etat à la Mer est attendu sur place, dans les Monts d'Arrée ce mercredi soir.

Appel à témoins

Sous le choc, les habitants ne cachent pas leur amertume à la découverte de cette information :"C'est pitoyable" réagit par exemple Daniel Le Saint, premier adjoint à la mairie de Sizun. "Je ne sais pas quoi dire d'autre... J'espère que cela relève d'une imprudence, ce serait déjà moins pire..."

"Je suis sans voix... Comment peut-on vouloir incendier les Monts d'Arrée ?" s'interroge lui Renan qui fait partie de tous les habitants qui ont dû évacuer la zone.

"Toute personne ayant été témoin de faits susceptibles d'être en lien avec ces deux incendies est invitée à contacter la brigade des recherches de la gendarmerie de Châteaulin", souligne la procureure.

"Zone des feux fixée à environ 95%"

Ce mercredi, deux jours après le départ des flammes, le renfort d’un avion bombardier d’eau Dash a été mis à disposition par le préfet de la région Bretagne.

Trois largages ont été effectués depuis mercredi matin. Ils ont permis de fixer une grande partie de la zone des feux (environ 95%).

Le préfet du Finistère actualise depuis lundi après-midi l'étendue des dégâts : ce mercredi après-midi, 1725 hectares ont déjà été brûlés.

Etant donné la situation, les habitants évacués ont eux, été autorisés par le préfet en lien avec le maire, à rejoindre leur domicile à Botmeur.

Ce que l'on sait

Depuis lundi, les sapeurs pompiers de Bretagne et des Pays de la Loire sont à pied d'œuvre pour éviter la progression des flammes. La priorité a d'abord été donnée à la protection des points sensibles : population, habitations, exploitations mais aussi la chapelle du mont Saint-Michel de Brasparts ont été sauvés.

"Dans un premier temps, il s'agissait de protéger tous les points sensibles repérés par l'hélicoptère Dragon et le travail sur carte très minutieux effectué par le PC opérationnel" précisait le préfet du Finistère, Philippe Mahé lors d'un point mardi midi.

Un peu plus de 500 personnes ont été évacuées dans la nuit de lundi à mardi. Parmi elles, 200 ont été prises en charge dont six enfants, notamment dans deux centres d'hébergements ouverts à Sizun et Landivisiau, équipés par les bénévoles de la Croix Rouge.

Parti lundi en début de soirée, à proximité de la chapelle de Saint-Michel de Brasparts, le feu s'était très vite propagé à cause notamment des fortes températures et des vents tournants : "Malgré les efforts des premières équipes, le feu est parti dans plusieurs directions", complète le Lieutenant-colonel Gilles Boulic, commandant des opérations de secours la nuit dernière.

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