Le tribunal de Lorient a débouté le Poher de ses demandes de condamnation contre un site d'extrême droite, "pour des raisons de forme". L'hebdomadaire du Centre-Bretagne avait saisi la justice pour "injure et diffamation", après la publication d'un article où le journal était, entre autres, qualifié de "misérable torchon d'extrême gauche".
L'hebdomadaire du Centre-Bretagne Le Poher, qui avait demandé la condamnation d'un site internet d'extrême droite pour "injure et diffamation", a été débouté ce 25 octobre 2023 pour des raisons de forme, a fait savoir la chambre civile du tribunal de Lorient dans le Morbihan.
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Le Poher poursuivait le site de l'association Résistance républicaine, suite à la publication d'un article intitulé "La femme est l'avenir de l'homme ? Non, c'est l'Africain !", toujours en ligne et signé Bernard Germain, ex-candidat aux législatives de 2022 du parti Reconquête à Lannion-Paimpol.
Le journal y est notamment qualifié de "misérable torchon d'extrême gauche", ses lecteurs traités de "débiles", et l'une de ses journalistes est accusée d'être "vendue aux immigrationnistes et mondialistes" et "collabo".
Cet article posté sur le site de Résistance républicaine répondait à un article du Poher traitant du projet de centre d'accueil de migrants à Callac (Côtes-d'Armor), aujourd'hui abandonné.
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"Les bonnes personnes n'ont pas été assignées"
Lors de l'audience, qui s'est tenue le 6 septembre dernier, l'avocat du Poher, Iannis Alvarez, avait demandé au tribunal civil de Lorient de condamner Résistance républicaine pour "injure et diffamation", d'ordonner le retrait de l'article et la publication du jugement sur le site d'extrême droite, ainsi que dans la presse régionale.
Ces demandes ont été rejetées car les bonnes personnes n'ont pas été assignées, a expliqué la chambre civile du tribunal. La loi sur la liberté de la presse prévoit en effet que le directeur de publication soit poursuivi comme auteur principal et à défaut, l'auteur de l'article.
Or Le Poher voulait voir condamnés l'auteur de l'article incriminé, Bernard Germain, et l'association qui anime le site internet.
Pendant plusieurs semaines, entre fin janvier et février 2023, le personnel de l'hebdomadaire du Centre-Bretagne avait été victime de menaces de mort, via des appels téléphoniques anonymes ou des courriels, également racistes et homophobes.