Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné, ce lundi 9 octobre 2023, l'ancien chef de file de l'Action française à Rennes. Il comparaissait pour "incitation à la haine" et organisation d'une "manifestation illégale", en marge d'un atelier sur l'égalité des genres animé par des drag-queens à Saint-Senoux, en mai dernier.
Quatre mois de prison ferme assortis d'une "interdiction de porter une arme soumise à autorisation" pendant trois ans. Voilà la décision rendue, ce 9 octobre 2023, par le tribunal correctionnel de Rennes à l'encontre d'un militant d'extrême droite. Il comparaissait pour "incitation à la haine" et "organisation d'une manifestation illégale", en marge d'un atelier de lecture sur l'égalité des genres animé par des drag-queens à Saint-Senoux le 13 mai dernier.
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Tracts et slogans anti LGBT
Ce jour-là, quinze à vingt personnes, "toutes masquées et cagoulées", sont venues manifester devant la médiathèque de la commune. Sur les réseaux sociaux, cette action a été revendiquée par l'Oriflamme de Rennes.
L'un des militants d'extrême droite a été identifié : il s'agit d'un étudiant de Sciences-Po Rennes, âgé de 24 ans, originaire du Mans. Plus connu sous le nom de Marc Visada sur les réseaux sociaux, cet étudiant est aussi l'ancien chef de file de l'Action française à Rennes et le créateur de l'Oriflamme, né de la scission locale du mouvement politique maurrassien.
Le jour des faits, il tenait le mégaphone et son visage n'était "pas complètement masqué" : il avait lu un tract qualifiant les personnes LGBT de "dégénérées" tout en scandant "Moins de trans, plus de France" ou encore "A nos enfants inculquez nos racines, n'imposez pas les drag-queens".
Lors de l'audience devant le tribunal de Rennes le 11 septembre 2023, le jeune homme avait expliqué avoir été choisi pour crier ces slogans à cause de ses "qualités oratoires" et parce qu'il était "un peu plus courageux que les autres". Il a également précisé qu'il avait quitté le bureau politique d'Oriflamme en janvier 2023, à la naissance de son fils.
Or, selon le procureur de la République, "il était parmi les organisateurs de cette manifestation, avant qu'elle se tienne. Il a continué d'en assumer la direction, l'organisation, la conduite, en lisant au mégaphone un texte dont on va faire semblant de croire qu'il n'en a pas écrit une ligne" a fait remarquer le magistrat qui avait requis une peine de six mois de prison ferme.
Finalement, c'est à quatre mois de prison ferme que le tribunal a condamné ce militant d'extrême droite. L'aménagement pour la purger à domicile sous bracelet électronique n'a pu être prononcé "faute de justificatif de domicile stable".