Dans son dernier magazine francophone "Dar al-islam", mis en ligne samedi, Daech appelle au meurtre de l'iman de Brest. L'organisation terroriste lui reproche "son appel à voter aux élections françaises". Une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme est ouverte par le parquet de Paris.
L’appel au meurtre publié par Dar al-Islam, à l'encontre de l'imam de la mosquée Sunna de Brest, est assorti d’une photo de Rachid Abou Houdeyfa, de l’adresse de sa mosquée, d’une vue satellite Google Maps assortie de la mention "imam de l’apostasie vendant sa mécréance avec éloquence".
Il est reproché notamment à l’imam "son appel à voter aux élections françaises et à participer au système démocratique ayant écrit «Au lieu d’être spectateur et de se lamenter, accomplissez votre devoir de citoyen et allez voter»". De même Daesh l'accuse de "se référer à la loi française, qu’il appelle à respecter".
Une enquête préliminaire ouverte
Ce mardi soir, le parquet de Paris précisait qu'une enquête préliminaire avait été ouverte par la section antiterroriste dès la parution du magazine pour les motifs suivants : apologie du terrorisme, provocation visant à commettre des actes terroristes, menace de mort en lien avec un entreprise terroriste et association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste.
Un imam très controversé
L’Imam de la mosquée Sunna de Brest, qui utilise les réseaux sociaux pour diffuser ses prêches, avait déclenché plusieurs polémiques dont l’une à la suite de la diffusion d'une vidéo dans laquelle il expliquait à des enfants que ceux qui écoutent de la musique, "Allah [les] transforme soit en porc soit en singe". Ces propos avaint été pointés du doigt par François Hollande dans une émission télévisée afin d'illustrer la problématique des imams ultraorthodoxes responsables de la radicalisation de certains jeunes musulmans.Suite aux attentats de Paris en novembre dernier, l'imam avait réagi et expliqué dans une vidéo "l'importance" pour les musulmans et les responsables religieux "de rappeler haut et fort, avec fermeté, clairement, sans ambiguïté, que ces actes n'ont rien à voir avec l'islam". Le jeune prédicateur, très populaire sur le net, qualifiait alors les attentats d'actes "inqualifiables" et "barbares", "commis par des terroristes".
A noter que l’imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, avait lui aussi été la cible de menaces de mort dans la même publication islamiste il y a quelques mois.