Vous avez l'impression de vivre dans un tunnel de grisaille depuis le début du mois de février ? Vous ne vous trompez pas. La Bretagne enregistre même le triste record du taux d'ensoleillement le plus faible depuis les années 90. De Rennes à Brest, de Lorient à Saint-Brieuc, le soleil a boudé le ciel breton. De quoi avoir le bourdon.
C'est un record dont la Bretagne se serait volontiers passée : celui du plus faible taux d'ensoleillement en février depuis les années 90. On l'a tous observé : le soleil est resté bien planqué derrière les nuages. Adieu les ciels flamboyants. Bonjour le gris monotone. Du nord au sud et de l'est à l'ouest de la région. "C'est le mois le plus sombre depuis trente ans" constate Sébastien Decaux de Météo Bretagne. Les chiffres donnés par le météorologue parlent d'eux-mêmes, ils sont en chute libre:
- Rennes : 40 heures de soleil alors que la norme en février est de 93 heures. Le dernier record le plus faible remonte à 2006 avec 57 heures d'ensoleillement
- Dinard : 40,6 heures. Norme : 91 heures. Précédent record en 1997 avec 59,4 heures
- Brest : 30,5 heures. Norme : 82 heures. Précédent record en 1995 avec 37,6 heures
- Quimper : 31 heures. Norme : 90 h. Précédent record en 1995 avec 40,4 heures.
- Lorient : 46,5 heures. Norme : 99 heures. Précédent record en 1995 avec 50 heures
- Vannes (Séné) : 31 heures. Norme : 107 heures. Précédent record en 2000 avec 68,3 heures
- Saint-Brieuc : 44,8 heures. Norme : 83 heures. Précédent record en 1999 avec 51,8 heures
Le spleen total ! "On a pourtant eu un début de mois anticyclonique, rappelle Sébastien Decaux, mais avec beaucoup de grisaille. Anticyclone ne rime pas forcément avec soleil". Et puis, histoire d'en rajouter, les dépressions Karlotta, Louis et Dorothéa ont balayé la Bretagne les unes après les autres.
Côté températures, en revanche, la région affiche 3 degrés au-dessus des normales de saison. "L'autre fait marquant est l'absence de gelées matinales" précise encore le météorologue. Autrement dit : un temps d'automne en plein hiver !
On a besoin de soleil
Outre une carence en vitamine D, pourtant nécessaire au bon fonctionnement de notre organisme, l'absence de soleil joue aussi sur notre moral. Quand il fait gris, nous manquons d'énergie, nous n'avons envie de rien. Et pour cause : l'exposition au soleil permet de libérer un cocktail d'hormones : les endorphines et la sérotonine que l'on appelle également 'hormone du bonheur'.
Le déficit d'ensoleillement (et donc de lumière naturelle) peut conduire à une dépression saisonnière. Depuis 2005, les autorités sanitaires françaises reconnaissent les bienfaits de la luminothérapie pour compenser les effets de la grisaille.
La lumière du soleil a aussi la vertu de réguler notre horloge interne, améliorant au passage la qualité de notre sommeil.
Mais restons optimistes : février s'achève et, peut-être allons-nous enfin apercevoir la lumière au bout de ce tunnel de grisaille. Selon les prévisions météo, une amélioration du temps pointe à l'horizon. Mais il faudra patienter jusqu'au mercredi 6 mars. "On aura un peu de soleil, mais on ne peut pas l'affirmer haut et fort pour l'instant" précise Sébastien Decaux. Un petit coin de ciel bleu ne serait pas de refus.