Après l'apparition d'une eau de couleur verte dans la baie d'Audierne en février dernier, L'IFREMER relance un appel à la population pour signaler ces efflorescences de microalgues sur le littoral breton. C’est la première fois qu'un tel phénomène arrive aussi tôt dans l'année. Ces observations aideront les scientifiques à mieux comprendre l'évolution des écosystèmes marins.
On appelle ça un "bloom". Un nom évocateur pour un phénomène qui peut surprendre lorsque l'on se promène en bord de mer. Une eau qui se colore, comme cette nappe couleur lie-de-vin observée par satellite début février au large du Finistère-sud. Une partie de ces microalgues s'est ensuite dirigée près des côtes de Bretagne-sud, en baie d'Audierne, où l'on a observé un "bloom" de couleur verte.
D'ordinaire, bien que ce phénomène reste relativement exceptionnel, cela se produit au printemps, lorsque l'ensoleillement et la température de l'eau favorisent la croissance de microalgues. Selon l'Ifremer, c'est la première fois que ce phénomène est observé si tôt dans l'année, en plein hiver.
Imprévisible
L'apparition de cette eau couleur verte, rouge ou brune, est imprévisible. Pour autant, les scientifiques ont besoin, lorsque le phénomène se produit, de prélever des échantillons. D'où l'intérêt de signaler le phénomène lorsque vous le constatez, au détour d'une promenade en bord de mer.
Ce programme de science participative, appelé Phénomer, s'appuie sur un site web ainsi que sur une application sur lesquels on peut donner des détails sur ses observations.
"Nous incitons les citoyens témoins d’une eau colorée à en prélever une petite quantité dans une bouteille ou une gourde vide et à l’apporter dès que possible à la station Ifremer ou à la structure-relais la plus proche. Nul besoin de la mettre au frigo, mais l’échantillon est à garder à l’abri de la chaleur et de la lumière", explique Anne Donner, coordinatrice du programme de sciences participatives Phenomer dans un communiqué.
10 ans déjà
En 2022, 53 signalements d’eaux colorées ont été enregistrés, portant à plus de 550 le nombre de signalements en 10 ans.
Parmi les phénomènes remarquables, l'observation d'une efflorescence suivie durant six semaines à l'embouchure de la Vilaine en juillet 2021, qui a fait l'objet récemment d'une publication scientifique.