"Objectif plancton", quand scientifiques, plaisanciers, et professionnels de la mer s'unissent pour la recherche et l'environnement

durée de la vidéo : 00h03mn10s
Au côté de plaisanciers en rade de Lorient, Félix Urvois participe à une journée de prélèvement d'eau de mer pour le programme Objectif plancton.
"Objectif plancton " est un programme de science participative qui existe depuis 2014. Parmi les personnes qui se mobilisent, il y a des plaisanciers et aussi des professionnels de la mer comme les mytiliculteurs ©France Télévisions

Pas un jour sans entendre parler des conséquences des bouleversements climatiques. En tant que citoyens, il est aujourd'hui possible de contribuer à la connaissance scientifique en s'engageant dans de nombreux programmes de recherche ouverts à tous. On appelle cela « les sciences participatives ». Et ces projets sont en plein essor. Focus sur l'un de ces dispositifs qui fête en 2024 ses 10 ans: le programme breton "objectif plancton".

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Lorsqu'il voit le jour en 2014 au centre national de culture scientifique dédié à l’océan Océanopolis, "Objectif plancton" est au départ un programme de sensibilisation au grand public.

Il est au cœur du dernier magazine Littoral à retrouver sur la plateforme france.tv

Objectif plancton a été pensé pour permettre aux plaisanciers d'aller collecter de l’eau de mer et voir ce que l’on pouvait trouver dans une goutte d’eau.

La force du collectif au profit de la recherche

Et puis les choses ont évolué. Céline Liret, directrice du programme raconte : " Une fois le programme lancé, les chercheurs sont venus vers nous en exprimant un souhait. Ils souhaitaient échantillonner à différents endroits de la zone côtière des prélèvements d'eau de mer au même moment. Ils n'avaient pas les moyens de lancer simultanément 20 navires océanographiques. C'est ainsi qu'Objectif Plancton est entré dans la boucle."

Toute la force de ce programme de science participative, c'est justement d'organiser et coordonner les choses de manière à disposer de suffisamment de moyens nautiques et de bras pour effectuer des prélèvements à un "instant T", dans un même écosystème.  Pour cela, Objectif plancton s'appuie sur des plaisanciers et des professionnels de la mer comme la SNSM, des pêcheurs, des conchyliculteurs... qui vont bénévolement effectuer les prélèvements le jour choisi. 

Ces opérations sont organisées trois fois par an en rade de Brest, de Lorient ainsi qu'en baie de Concarneau. 

À la recherche de 200 nouvelles espèces marines grâce à l'imagerie 3D et l'IA (francetvinfo.fr)

Pourquoi prélever du plancton ? 

Le plancton est un micro-organisme indispensable au fonctionnement de nos écosystèmes côtiers. On dit souvent qu'il produit 50% du dioxygène de l'air que nous respirons et qu'il contribue à la régulation du climat. Il est aussi le 1ᵉʳ maillon de notre chaîne alimentaire. 

Or les zones côtières sont soumises à diverses perturbations, d’origines naturelles et anthropiques, pouvant conduire à une érosion de la diversité des habitats et de la biodiversité.

L’une des questions majeures que se posent les scientifiques est de savoir si cette érosion de la biodiversité peut avoir des conséquences sur le fonctionnement des écosystèmes marins et les services qu’ils procurent à la société.

    Les prélèvements effectués grâce au programme de science participative Objectif Plancton sont analysés dans différents laboratoires : à l'Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM-UBO), à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) et à la Station Marine de Concarneau (Muséum national d’Histoire naturelle / Sorbonne Université).

    On contribue à la transmission de données scientifiques

    Edouard Nied

    Plaisancier

    En mer, ce sont des plaisanciers souvent retraités mais aussi des membres de club de kayak ou d'aviron qui ont pris l'habitude de participer aux journées de prélèvement. "On contribue à la transmission de données scientifiques, c’est la multiplication des prélèvements qui vont permettre aux équipes scientifiques de voir s'il s'agit de phénomènes conjoncturels ou plus structurels" explique Edouard Nied, un plaisancier "Et puis c’est notre terrain de jeu, on veut en prendre soin. On s’intéresse vraiment à notre côte, ça permet de mieux comprendre le milieu dans lequel on vit."

      Les professionnels de la mer aussi participent

      Certains professionnels de la mer, comme Julien Romagné, mytiliculteur dont l'élevage est installé à Groix, participent également au programme. 

      À l'image des plaisanciers, il effectue le prélèvement d'eau de mer qui sera ensuite déposé à la station marine de Concarneau. "Le plancton, c'est la nourriture de nos coquillages. Si le plancton n'est plus là, il n'y a pas de moule ! Les producteurs de coquillage sont des veilleurs sanitaires, on travaille avec des animaux vivants qui sont des marqueurs biologiques du milieu" explique-t-il. 

      Pour Julien, les résultats des échantillons d'eau de mer sont d'autant plus importants qu'ils vont lui donner rapidement des indications essentielles pour son activité :

      " Ce sont eux qui vont m'indiquer la présence éventuelle de dinophysis, un plancton toxique qui empêche la consommation des moules"

      Un apport pour la science indispensable 

      Dix ans après son lancement, l'existence et l'utilité du programme Objectif plancton semblent donc faire l'unanimité. Pour les scientifiques, l'ensemble des résultats traités vont prendre tout leur sens dans la durée. 

      Ils permettent déjà de voir les espèces invisibles à l'œil nu qui ont disparu le long de nos côtes et celles qui arrivent. Le temps de la science est long, sans les sciences participatives, toutes ces études seraient impossibles. 

      Céline Liret conclue ainsi : 

      "Je pense qu’il y a un réel engouement pour les sciences participatives. Ça permet de répondre à une attente du citoyen, de devenir acteur. Dans un contexte pessimiste, avec les informations qui circulent autour du réchauffement climatique, le fait de dire que l'on peut contribuer à améliorer les connaissances apporte une part de positivisme important. C'est un apport pour la science indispensable".

      Regardez l'intégralité de l'émission Littoral : "Aux sciences, citoyens !" sur France.tv

      Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
      Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
      Veuillez choisir une région
      France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
      Je veux en savoir plus sur
      le sujet
      Veuillez choisir une région
      en region
      Veuillez choisir une région
      sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
      Toute l'information