Véronique Follet a découvert le monde du handicap physique et sa cohorte de difficultés à la naissance de son fils, Enoal. Entre autres, l’accès aux activités extérieures. La Finistérienne se lance donc dans la location de matériel de loisirs de plein air pour les personnes à mobilité réduite.
Les balades en famille se transformaient en casse-tête ou en frustration pour la famille Follet. Enoal, l’un des enfants, atteint de paralysie cérébrale, se déplace en fauteuil roulant et bien des lieux lui restent inaccessibles. "Comme on a trois enfants, l’un des parents se baladait en bord de mer avec deux enfants pendant que l’autre restait avec Enoal sur la cale", explique Véronique, sa mère.
Du matériel très cher pour une faible utilisation
Enoal avait fini par ne plus apprécier ces balades. Alors sa mère a eu une idée. Proposer à la location du matériel adapté aux activités de plein air pour les personnes à mobilité réduite. Une première en France selon la toute nouvelle chef d'entreprise.
Aujourd’hui Enoal peut se balader sur la plage grâce à des chenillettes qui s’adaptent aux roues de son fauteuil et lui permettent de rouler sur le sable. Des chenillettes fabriquées aux Etats-Unis et qui coûtent 8.000 euros. Et c’est là que le bât blesse. Ce matériel spécialisé reste difficilement accessible, coûte très cher, entre 500 et 10.000 euros, estime Véronique Follet. Et il n’est utilisé qu’occasionnellement.
La mutualisation des équipements, grâce à un système de location, s’est imposée comme une solution pertinente pour Véronique Follet. "Les enfants grandissent vite et les vacances à la montagne, c'est une semaine par an. Alors pourquoi acheter le matériel ?" avance-t-elle.
Pour la mer, la forêt, la montagne…
Il y a un an, elle a quitté son emploi pour fonder Miaggo à l’Hôpital-Camfrout dans le Finistère. Le 15 mars dernier, tout était fin prêt. Vélos-pousseurs, trottinettes à trois roues avec siège, paddles adaptés… Pour la mer, la forêt, la montagne…L’éventail de produits est vaste. Et pour la plupart fabriqués en France, voire dans le Finistère, assure l’entrepreneuse.
"Des particuliers sont intéressés mais aussi des structures comme des IME (instituts médico-éducatifs) ou des EHPAD, déclare Véronique. Pour des balades ponctuelles, inutile d’investir dans du matériel."
Miaggo fonctionne par un système d’abonnements donnant accès à tous les équipements.
Déjà, la mairie de Milizac-Guipronvel dans le Finistère s’est montrée intéressée. Ses habitants pourront bientôt emprunter du matériel chez Miaggo grâce à l’abonnement souscrit par la municipalité.