Ce lundi, les députés LREM choisissent leur candidat au perchoir de l'Assemblée, pour succéder à François de Rugy. Quatre prétendants en lice, dont un favori, Richard Ferrand, et une challengeuse, Barbara Pompili.
Entre d'un côté la volonté de "ne pas ajouter de la crise à la crise" selon une source parlementaire, en cas de désaveu de Richard Ferrand, et de l'autre une aspiration à une féminisation accrue aux postes clés, la partie va se jouer à Tours lors du séminaire parlementaire LREM. Ce rendez-vous de rentrée était prévu de longue date, avant la reprise des travaux à l'Assemblée en milieu de semaine.
Du fait de la majorité absolue LREM, 312 députés sur 577, sans compter les alliés MoDem, le candidat investi lundi est garanti d'être élu président mercredi par l'ensemble des députés.
Richard Ferrand, favori légitime bien que ...
Richard Ferrand, patron du groupe majoritaire et très proche d'Emmanuel Macron, tient la corde. "Il porte les valeurs de notre mouvement et nous devons, à l'aube de cette deuxième année de mandat, consolider nos fondations", justifie par exemple la députée Anne-Laurence Petel.Reste que le député Finistérien Richard Ferrand, actuel président du groupe de la majorité LREM à l'Assemblée, est mis en cause dans une affaire immobilière. Lui qui a brièvement été ministre de la Cohésion des territoires au début du quinquennat, avait été contraint de démissionner du gouvernement après avoir été mis en cause dans une affaire immobilière à Brest liée aux Mutuelles de Bretagne. Une information judiciaire ouverte à Paris pour "prise illégale d'intérêts" a été récemment dépaysée à Lille. Cette affaire judiciaire pèse encore comme une épée de Damoclès.
De forts outsiders
Sur les rangs, l'ancienne secrétaire d'Etat sous Hollande et actuelle présidente de la commission du Développement durable de l'Assemblée, Barbara Pompili (ex-EELV), défend le "signal fort" que serait l'accession d'une femme au perchoir, pour la première fois. Elle a récolté des soutiens en nombre croissant ces derniers jours, dans le sillage du député Matthieu Orphelin, un proche de Nicolas Hulot.L'autre candidate, l'élue de l'Isère Cendra Motin, qui a été quelques mois vice-présidente de l'institution, plaide pour sa part en faveur du "renouveau". Enfin, le député du Tarn Philippe Folliot (ex-UDI) se représente comme l'an dernier.
"Aucune pression"
La présidente de la commission des Lois Yaël Braun-Pivet a retiré jeudi sa candidature, se ralliant à Richard Ferrand, ce qui n'a fait qu'accroître l'impression que les jeux sont faits.L'exécutif ne s'est pas prononcé officiellement en faveur de l'un ou l'une, mais nombre de députés ont en tête qu'un échec du chef de file du groupe pourrait être "perçu comme un affront à Emmanuel Macron", selon une source dans la majorité.
"Aucune pression de l'Elysée sur les candidatures ni de consigne de vote de la part du Président de la République", assure le député Didier Martin sur twitter, dénonçant des "fake news".
"Les parlementaires sont des gens libres" et "feront le bon choix", a lancé dimanche le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.#FakeNews #Perchoir
— Didier Martin (@dmartindijon) September 9, 2018
Les députés @LaREM_AN n'ont pas besoin qu'on leur dise pour qui voter. Ils sont libres de leur choix.
Aucune pression de l'@Elysee sur les candidatures ni de consigne de vote de la part du Président de la République @EmmanuelMacron.
Je peux en témoigner. pic.twitter.com/E5Di7kL3D1
Le décompte des voix sera scruté à la loupe, lors des résultats du premier tour en fin de matinée et si aucun candidat n'atteint les 50%, du second qui prendra la forme d'un duel dans l'après-midi.