Quatorze ouvriers des chantiers navals Navtis de Brest réclament une indemnisation pour exposition à l'amiante. S'ils ne sont pas malades, ils entendent bien faire valoir un préjudice d'anxiété. C'est le motif que pourrait reconnaître le conseil des Prud'hommes, qui a examiné l'affaire.
Ils ne sont pas malades de l'amiante, du moins pas encore, mais ont vu certains de leurs collègues mourir. Le préjudice d'anxiété est reconnu par la justice depuis 2010 et avant eux, d'autres ouvriers de la réparation navale et de leur employeur Navtis, ont été indemnisés après décision des prud'hommes. "On a toujours l'épée de damoclès au dessus de la tête" confient-ils.
A l'audience, l'avocat de l'employeur a réfuté la responsabilité de son client, en demandant des preuves tangibles d'exposition pour chacun des quatorze ouvriers. Pour lui le fait que Navtis soit sur la liste officielle des entreprises concernées par l'amiante n'est pas suffisant. Pour l'avocat des plaignants, si la Cour de cassation n'exige pas cette preuve, il affirme l'apporter systématiquement devant la juridiction concernée.
Le jugement a été mis en délibéré au 25 avril.
Actuellement environ 300 affaires de ce type sont en cours, aux prud'hommes pour le privé, au tribunal administratif pour l'ex DCN.
Le reportage à Brest (29) de Muriel Le Morvan et Julien Le Bot
- Pascal Goarant, ancien ouvrier de Navtis
- Benoit De Cadenet, avocat de Navtis
- Frédéric Quinquis, avocat des plaignants