Réforme des retraites. "Macron n'écoute que l'économie". Dans le Finistère, des blocages pour paralyser les entreprises

Le recours au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites sans vote du parlement a décuplé la colère des opposants. Lesquels ont décidé de durcir le ton. "Puisque Macron n'écoute que l'économie, on va donc attaquer au porte-monnaie" disent-ils. Dans le Finistère, les actions visant à bloquer l'économie ont démarré ce 20 mars 2023.

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Ce lundi 20 mars, la mobilisation contre le projet de réforme des retraites, pour lequel le gouvernement a eu recours au 49-3, se poursuit. Dès 6h du matin, des ronds-points d'accès à la ville de Rennes ont été bloqués dans le cadre d'une action "ville morte" à l'appel de la "Maison du peuple". D'autres actions de blocage ont lieu dans toute la Bretagne, à l'instar de certaines entreprises dans le Finistère.

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A Brest, blocage de l'usine d'incinération

Le piquet de grève s'est installé au petit matin, ce lundi 20 mars, sur le rond-point du Spernot, qui mène au centre de valorisation des déchets de Brest. L'intersyndicale du pays de Brest a planté ses drapeaux, allumé des feux de bois et annonce que ce blocage n'est que le premier chapitre d'une série d'actions qui visent à paralyser l'économie. "Puisque Macron n'écoute que l'économie, on va donc attaquer au porte-monnaie" lance Romaric Leduc, délégué CGT de Brest Métropole. 

Dès l'annonce du 49.3, enclenché par le gouvernement ce 16 mars pour faire adopter la réforme des retraites sans vote des parlementaires, la riposte des opposants s'est immédiatement organisée. "On a monté tout cela à l'arrache, explique Christophe Gratigny, délégué syndical FO. On ne compte pas uniquement sur les journées de manifestations pour agir. Désormais, on va bloquer. On est tous unis et on ne va pas s'arrêter. Le 49.3 déclenche la colère des gens. Il faut savoir écouter le peuple".

Le blocage du rond-point du Spernot sera reconduit ce lundi après-midi, ainsi que ce mardi 21 mars. 

"Malgré le 49.3, nous ne lâcherons pas la bataille"

À Briec, près de Quimper, le blocage de la plateforme logistique d'Amazon a démarré ce dimanche 19 mars, dans la soirée. Une vingtaine de personnes se relaie depuis devant les grilles. "Bloquer Amazon, c'est symbolique, explique Gérard, membre du collectif pour la défense des retraites. C'est une multinationale qui fait des bénéfices importants. Nous sommes ici pour montrer le différentiel de la politique du gouvernement qui, d'un côté, décerne la légion d'honneur au Pdg de cette entreprise et de l'autre, nous demande à nous de nous serrer la ceinture et de rallonger notre temps de travail. Malgré le 49.3, nous ne lâcherons pas la bataille, que la motion de censure passe ou pas".

De son côté, la direction de la plateforme Amazon de Briec tient à préciser que "ces événements ne sont pas liés à Amazon. Bien que nous respections le droit de grève ou de manifester, nous regrettons la décision d'avoir choisi un site Amazon pour le faire".

Dans un communiqué, "AG des luttes" de Brest appelle à un blocage général de l'économie. "C'est une manière d'instaurer un véritable rapport de force et de mobiliser davantage, indique ce collectif qui regroupe des salariés, des étudiants, des lycéens et des retraités. Il faut rendre le débat incontournable sur cette réforme des retraites et sensibiliser. Il est important que tous les secteurs se mobilisent et organisent des assemblées générales".

Pour Romaric Leduc, de la CGT du Pays de Brest, "élargir la lutte" est la clef, selon lui, pour "figer l'économie". "Nous allons durcir le mouvement et ça commence maintenant, annonce-t-il. Aujourd'hui, nous bloquons les accès à l'usine d'incinération. Demain, nous irons aussi ailleurs, devant d'autres entreprises du Finistère. On ne lâchera pas jusqu'au retrait de cette loi qui est une insulte au monde du travail".

(Avec Gwenaëlle Bron et Régis Massini)

 

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