Réforme des retraites. Quel est ce groupe parlementaire Liot du député Paul Molac, qui veut censurer le gouvernement

Ce 17 mars, le téléphone de Paul Molac est en surchauffe. Le député du Morbihan enchaine interviews et appels avec les membres de son groupe Liot pour Libertés, Indépendants, Outre-Mer et Territoires. Vingt députés, rassemblés depuis octobre 2018, qui vont déposer une motion de censure contre le gouvernement d’Elisabeth Borne qui a choisi d’utiliser le 49.3 pour faire passer la réforme des retraites.

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Ce lendemain de 49.3, les regards se braquent sur les députés du groupe Liot qui ont annoncé le dépôt d’une motion de censure. "Nous n’avons pas cherché cette crise-là, explique Paul Molac, député du Morbihan. On a simplement voulu défendre ce à quoi nous croyons. Cette loi est inique. Le gouvernement aurait dû le comprendre depuis longtemps, mais il est un peu autiste. Nous n’avons pas d’autres choix pour défendre nos électeurs que de faire ce que nous faisons."

Le groupe Liot

Le groupe Liot s’est constitué en 2018 au moment de la loi de révision constitutionnelle. En 2017, Paul Molac, député depuis 2012, avait suivi les pas de Jean-Yves Le Drian et s’était fait réélire sous les couleurs d’En Marche. "Quand j’ai vu comment ça se passait à l’intérieur d’En Marche, je me suis dit, c’est pas En marche, c’est "Au pas ! ". On est là pour rendre service au peuple français, on est là pour les écouter et En Marche n’écoutait que le Président de la République."

Rapidement, Paul Molac a commencé à discuter avec ses collègues corses et certains centristes. "Et petit à petit, comme ils ne se sentaient pas bien dans leurs groupes et nous pas bien dans le nôtre, nous nous sommes rapprochés" se souvient l'élu breton. Le groupe a vu le jour en octobre 2018.

Des députés corses, d’Outre-Mer, de Mayotte, de Guadeloupe ou de Saint-Pierre et Miquelon, d’autres venus de la Marne, du Gers. Ils rêvent d’une "République plus humaine, plus juste et plus solidaire." "Nous sommes des députés de terrain, répète volontiers Paul Molac. Notre groupe veut porter attention aux territoires, aux citoyens avec humanisme. On ne met pas en péril les plus faibles d’entre nous."

Quand c'est un bon texte, on vote, quand ce n'est pas bon, on lutte

Paul Molac

L’élu du Morbihan se félicite d’un certain pragmatisme du groupe. "On n’est pas opposés au gouvernement pour être opposés au gouvernement, on est opposé à une partie de ce qu’il fait. On a voté un certain nombre de textes de la majorité, quand c’est bon, on vote, quand ce n’est pas bon, on lutte contre."

Dans la déclaration politique du groupe, on lit : "les députés du groupe estiment urgent d’engager le chantier de la régénération démocratique. Pour renouer le fil de la confiance entre les citoyens et leurs représentants, ils défendent le renforcement des pouvoirs d’initiative et de contrôle du Parlement ainsi qu’un meilleur équilibre avec l’exécutif."

Un 49.3 anti démocratique

"Nous avons toujours dit que nous voulions qu’il y ait un vote de l’Assemblée nationale sur ce texte et que si ce n’était pas le cas, nous irions à la motion de censure", précise encore le député. " Nous n’avons pas voté cette loi, le gouvernement nous empêche de la voter en faisant un 49.3. Ça veut dire qu’on pourrait mettre en place une loi qui n’aurait pas été votée à l’Assemblée nationale ? Le gouvernement veut faire un passage en force, on estime que c’est un acte anti démocratique."

"Ça arrange peut-être certains députés qui ne veulent voter ni pour, ni contre parce qu’ils ne veulent pas se mouiller. Mais je suis désolé, une loi comme ça, on doit se mouiller, dire si on est pour ou contre et aller ensuite devant les électeurs, c’est ça la démocratie."

La motion de censure du groupe Liot doit être déposée à l’Assemblée nationale ce 17 mars pour être soumise au vote lundi 20 mars.

 

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