La santé économique de la compagnie de transport maritime bretonne, Brittany Ferries, va mieux mais n'a pas encore retrouvé son niveau d'avant Covid. Si les liaisons France-Irlande sont en nette hausse, celles entre la France et l'Angleterre sont en baisse de 35% par rapport à 2019.
Durement affectée par le Brexit et le Covid-19, la compagnie maritime Brittany Ferries a vu son trafic rebondir pendant son exercice décalé 2022, mais son activité reste en baisse par rapport à l'avant-crise pour les liaisons avec le Royaume-Uni, selon des chiffres publiés ce jeudi 3 novembre.
Après des exercices 2020 et 2021 exécrables, le trafic voyageurs a rebondi en 2022 (de novembre 2021 à octobre 2022). Avec 1,7 million de passagers transportés, il a presque quadruplé par rapport à l'exercice précédent mais reste de 26% inférieur à son niveau de 2019.
Passeport obligatoire pour le Royaume-Uni depuis octobre 2021
Si les liaisons France-Irlande sont en nette hausse, celles entre la France et l'Angleterre sont en baisse de 35% par rapport à 2019.
Parmi les raisons de ce recul, des incertitudes sur la réouverture des frontières et "les passeports rendus obligatoires pour les passagers français se rendant au Royaume-Uni", a noté le président du directoire de la compagnie bretonne, Christophe Mathieu, cité dans un communiqué.
Un nouveau bateau mis en service : le Salamanca
La tendance est la même pour le fret, avec des liaisons France-Angleterre et Espagne-Angleterre en recul de respectivement 27% et 22% entre 2019 et 2022, alors que celle vers l'Irlande ont explosé, en hausse de 172% depuis l'Espagne et de 606% depuis la France.
Britanny Ferries doit publier ses résultats financiers annuels en mars 2023. La compagnie fait circuler des bateaux entre Roscoff (Finistère), Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Cherbourg (Manche), Caen-Ouistreham (Calvados) et Le Havre (Seine-Maritime) d'une part, le sud de l'Angleterre et l'Irlande d'autre part, et aussi entre l'Irlande, l'Angleterre et l'Espagne.
Elle a mis en service un nouveau navire, le Salamanca, entre Rosslare (Irlande), Bilbao (Espagne) et Cherbourg.
Combattre la concurrence due au dumping social
Tous les navires de sa flotte battent désormais pavillon français et sont exploités par des marins français, a souligné la direction.
"Le dumping social reste un véritable problème pour le secteur des ferries, avec des marins travaillant dans des conditions sociales déplorables sur les lignes courtes du transmanche. Moralement et économiquement, nous ne pouvons tolérer cela", a averti le président du conseil de surveillance de Brittany Ferries, Jean-Marc Roué, cité dans le communiqué.
M. Roué dit avoir demandé au ministre de la Mer Hervé Berville "de prendre le sujet à bras le corps et de garantir la protection sociale des marins dans le secteur du ferry".