"T'étonnes pas de me voir à poil". L'agression sexuelle d'une jeune matelot condamnée par la justice. Prison ferme pour son supérieur

La chambre militaire du tribunal correctionnel de Rennes a condamné à deux ans de prison, dont un an ferme, un militaire de la marine qui avait agressé une jeune matelot, avec qui il était affecté sur le Bâtiment remorqueur de sonars Antarès, à Brest, en octobre 2022.

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Le mis en cause, qui a accédé au grade de maître six mois plus tôt, en mai 2022, douze ans après avoir intégré la marine - a aussi écopé de deux ans de prison, dont un an ferme. Le tribunal a, à ce stade, refusé d'aménager la partie ferme de sa peine. Il est aussi inéligible pendant cinq ans et cette condamnation sera inscrite sur la partie du casier judiciaire accessible aux employeurs, ce qui pourrait entraîner la perte de son emploi.

Il avait "soulevé son T-shirt"

La jeune femme de 22 ans était en fait affectée à bord du BRS depuis "six mois" en tant que "secrétaire du commandant des navires" ; ce soir-là, le 19 octobre 2022, elle était "adjointe" et placée sous les ordres de cet officier de garde de 29 ans. 

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Elle avait précisément décrit comment son supérieur avait "soulevé son T-shirt", tenté de "l'embrasser" et lui avait touché "les fesses et les seins" après le dîner. Il avait aussi "pris sa main pour essayer de la poser sur son sexe".  Ensuite, l'agresseur était "revenu laver son linge" à proximité d'elle. "Je vais mettre aussi mon caleçon, t'étonnes pas de me voir à poil", lui avait-il alors lancé. Elle avait ensuite "vu un préservatif" sur son évier, et ensuite "ne se souvient de rien" : elle a fait une "dissociation traumatique", diront les experts.

"Plus personne" ne lui parle 

Le jeune homme expliquera pour sa part avoir "interrompu tout rapprochement" avec celle qui le considérait comme son "grand frère" quand il a "pensé à sa compagne", puis "dès que [la victime] a dit non".

Après avoir dénoncé les faits à leur commandant, la victime a elle eu le sentiment d'être "une pestiférée" : à son retour sur le bateau, où "l'intégralité des matelots sont des hommes", "plus personne" ne lui parle. Et aujourd'hui, elle se retrouve affectée sur la Compagnie Atlantique, "là où met tous ceux qu'on a du mal à recaser", dira son avocate.

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En dépit des dénégations du principal intéressé, le tribunal correctionnel de Rennes a reconnu coupable le militaire de la marine. Ce qui revient à une "mort sociale", avait pourtant plaidé son avocat, Me Nicolas Prigent.

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