Des champignons sont cultivés, à Brest, avec une approche low-tech dans un laboratoire unique en Europe. 25 espèces différentes de champignons y sont produites, alliant expertise en microbiologie et en agriculture pour un projet entrepreneurial économique et durable.
Dans les sous-sols de la PAM de Brest, ancienne imprimerie reconvertie en lieu de vie, se cache un laboratoire un peu particulier. Cet atelier sert à produire des champignons, et lui, n'a pas poussé en quelques semaines.
"C'est suite à 9 ans de recherche qu'on a élaboré un laboratoire en low-tech, c'est le seul en Europe imaginé et conçu de A à Z" explique Jefferson Le Bihan, producteur de champignons.
Microbiologistes et producteurs agricoles
C'est avec deux associés, Xavier Lambert et Briac Le Guillou, que Jefferson Le Bihan s’est donc lancé dans le monde merveilleux du champignon qui, au départ, est du mycélium, lequel est en quelque sorte sa semence.
"Le développement du mycélium est un processus très complexe. La moindre erreur peut produire un micro-organisme plus costaud que le champignon et provoquer une contamination."
"Nous sommes autant microbiologistes que producteurs agricoles" constate Jefferson Le Bihan.
Mais toute la pousse des champignons ne se passe pas dans les sous-sols de l’ancienne imprimerie. La suite du processus se déroule dans un hangar à Ploudiry, à une trentaine de kilomètres de Brest.
25 espèces de champignons différentes
Les producteurs ont décidé d'y faire pousser 25 espèces de champignons. Certains sont gastronomiques, comme les shitakés ou les pleurotes. D’autres sont médicinaux.
Mais tous poussent au même endroit, dans de petites serres, où tout est calculé pour favoriser leur développement.
"Le champignon a besoin de quelques paramètres : une température précise que l'on contrôle avec un thermomètre, un brumisateur pour créer l'humidité nécessaire, de la lumière et aussi un système de ventilation pour contrôler la concentration en CO²" explique Briac Le Guillou, producteur de champignons.
Les associés de Breizh Bell ont décidé de miser sur une petite production : 100 kg récoltés par semaine. En plus du projet d'entreprise, un projet philosophique qui anime les trois associés.
Un projet sous le signe de la débrouille et de la low tech qui utilise une technologie utile, durable et économique.
Low tech et système D
"Tout a été fait sur place, l'alimentation en eau, l'alimentation en électricité et même les programmateurs qui nous permettent d'optimiser la production" se félicite Briac Le Guillou.
Une volonté de se réapproprier la culture de champignons dans la région, comme cela est le cas dans la communauté de communes de Douarnenez.
Bien évidemment, les champignons de l’entreprise sont vendus en circuit court dans le Finistère et se retrouvent même à la carte d’une poignée de restaurants brestois.
(Avec Julien Le Bot)