La compagnie Brittany ferries, en grande difficulté à cause du Brexit et de la crise sanitaire, projette de réaliser des économies à hauteur de 18 millions d'euros par an, tout en sauvegardant l'emploi, a indiqué à l'AFP son président Jean-Marc Roué.
"Nous avons un projet d'économies sur les saisons qui viennent à hauteur de 18 millions d'euros", a assuré M. Roué, confirmant une information du quotidien Ouest-France (article payant). Il conteste toutefois toute "taille" dans les effectifs.
Brittany Ferries va bénéficier d'une subvention exceptionnelle de l'Etat de 45 millions d'euros, ainsi que de l'abandon de créances pour un total de 16 millions d'euros, a annoncé vendredi dernier Matignon. "L'Etat français n'intervient pas de manière unilatérale, il attend un effort de la part des actionnaires, des partenaires régionaux, des banques et aussi de la part de l'entreprise", a-t-il expliqué.
Une réorganisation des postes de navigants
Brittany Ferries compte ainsi réduire son plan de flotte hivernal (de novembre à mars) en mettant en service cinq navires au lieu des sept à huit habituels. Le groupe a en outre présenté un plan, baptisé Vital, consistant notamment en une réorganisation des postes de navigants et en une rationalisation des temps de travail.
Les économies envisagées proviennent de la "diminution des capacités proposées au marché pendant l'hiver, ainsi que du plan Vital", a indiqué M. Roué, dont le groupe bénéficie, du fait de la crise sanitaire, du dispositif d'activité partielle de longue durée (APLD) mis en place par le gouvernement.
"Il n'y a absolument pas de licenciement dû à ce plan de flotte et à ce programme Vital, puisque il y a l'APLD", a insisté Jean-Marc Roué.
Ouest France évoque entre 350 et 400 emplois qui pourraient être supprimés à terme dans le cadre de ces mesures et assure que 135 emplois en CDI ont déjà été supprimés depuis un an. "Nous avons pris l'engagement de ne pas procéder à des licenciements secs et on maintient cet engagement", a noté M. Roué, évoquant simplement 45 démissions et 20 départs en retraite parmi le personnel navigant entre septembre 2020 et septembre 2021.
La compagnie basée à Roscoff (Finistère) a dû fermer de nombreuses lignes entrela France et l'Angleterre et a eu recours aux mesures d'urgence mises en place par le gouvernement pour réduire ses coûts, notamment le chômage partiel et un prêt garanti par l'État (PGE) à hauteur de 117 millions d'euros.