Le ministère de l'Éducation nationale l'a confirmé jeudi avec la publication d'une circulaire au Journal Officiel : l'enseignement immersif des langues régionales est autorisé dans les écoles publiques. Les associations bretonnes parlent d'une avancée mais "insuffisante pour résoudre les difficultés rencontrées pour l’enseignement de la langue bretonne".
A quelques jours des fêtes de fin d'année, voilà un document qui ressemble à un cadeau de Noël. La circulaire publiée jeudi par le ministère de l'éducation nationale clarifie "enfin" l'encadrement de l'enseignement des langues régionales.
"La langue régionale est une matière enseignée dans le cadre de l'horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées sur tout ou partie des territoires concernés, dans le but de proposer l'enseignement de la langue régionale à tous les élèves. Cet enseignement s'applique au basque, au breton, au catalan, au corse, au créole, au gallo, à l'occitan-langue d'oc (...)
précise la circulaire du ministère de l'Education
Six mois après la censure partielle de la loi Molac par le Conseil constitutionnel, l'immersion est donc désormais considérée comme possible pour enseigner une langue. Une belle avancée, mais le réseau Diwan notamment, reste sur ses gardes.
"Ça reste incomplet !"
"Notre méthode était 'expérimentale' depuis quarante ans, réagit Grégor Mazo, le directeur du réseau Diwan. Cette circulaire stipule que notre méthode est une pratique acceptée. Mais nous ne voyons rien concernant les examens, le brevet et les épreuves du baccalauréat qui sont maintenus à la fin de l'année de terminale.."
"Le paquet est joli, le papier brille, mais nous ne sommes pas certains de ce qu'il contient : on devine le cadeau à travers le papier, mais ça reste encore incomplet
Grégor Mazo, directeur du réseau Diwan
"Si cette circulaire est une avancée et sécurise l’enseignement immersif, elle ne suffira pas, à elle seule, à résoudre les difficultés rencontrées pour l'enseignement de la langue bretonne et surtout relancer son enseignement en "changeant de braquet", réagissent à l'unisson Diwan, Div Yezh, Divaskell, Kelennomp, Kevre Breizh.
"Cette circulaire trace un chemin"
Pour le député Paul Molac, défenseur des langues régionales à l'Assemblée nationale, "la situation ne sera sécurisée que si les éléments sont inscrits dans la Constitution."
En attendant, Paul Molac se concentre sur la Convention entre la Région Bretagne et l'Etat qui doit être négociée avant fin janvier.
Pour ces négociations avec le rectorat et la Préfecture, cette circulaire trace un chemin, car c'est un accord entre tous les responsables des langues dans chaque région. Et ce n'est pas mal ! Mais les discussions ne sont pas terminées non plus
Paul Molac, député du Morbihan