La compagnie aérienne Celeste, qui ambitionne de désenclaver la pointe de la Bretagne, n'a pour l'instant pas réuni assez de financements pour être autorisée à lancer ses opérations, a indiqué, ce 28 mars 2024, la direction générale de l'aviation civile.
Celeste, basée à Morlaix dans le Finistère, avait appelé à "lever le blocage administratif de sa licence d'exploitation", dans un communiqué. Elle avait obtenu en 2023 son certificat de transport aérien (CTA) validant sa capacité technique à assurer des vols commerciaux.
Mais le bât blesse sur l'autre volet du dossier : la licence d'exploitation dont les critères d'attribution, prévus par un règlement européen sans possibilité de dérogation, sont financiers, explique, ce 28 mars 2024, la direction générale de l'aviation civile (DGAC) dans un communiqué, tout en soulignant que le dialogue restait ouvert. "Le but recherché est de protéger les passagers qui achètent un billet, afin que ceux-ci puissent être assurés de pouvoir bénéficier du service aérien que s'engage à leur fournir la compagnie" fait valoir l'administration.
Certificat de transport aérien suspendu
Concrètement, la candidate doit montrer qu'elle a les reins suffisamment solides - notamment en pouvant tenir trois mois sans aucune rentrée financière - et qu'elle dispose d'un plan de développement économique réaliste.
Or, selon la DGAC, qui n'a pas souhaité communiquer de chiffres en valeur absolue, il manque aux promoteurs du projet Celeste "entre 30 et 40%" du seuil acceptable de financement initial.
Celeste a engrangé de nombreux soutiens financiers de collectivités locales, avec des avances remboursables votées par la communauté d'agglomération de Morlaix (1,5 million d'euros) et Brest métropole (500.000 euros), tandis que la région Bretagne a promis 1 million d'euros, à condition que des fonds privés participent à hauteur de 50% au plan de financement.
Cette compagnie aérienne, qui visait initialement la reprise de la liaison Brest-Orly abandonnée successivement par Air France, Transavia et Chalair, est désormais focalisée sur un Brest-Nice, après avoir perdu ses créneaux aéroportuaires à Orly faute de les avoir utilisés l'été dernier, indique la DGAC, laquelle dit avoir examiné une douzaine de "business plans" successifs de l'entreprise morlaisienne.
La DGAC, révélant par ailleurs que le CTA de Celeste est actuellement suspendu, a manifesté à la compagnie ses doutes sur sa capacité, avec un seul avion Bombardier CRJ de 100 places dans sa flotte, à gagner de façon rentable des parts de marché sur Brest-Nice face au low-cost Volotea, qui exploite des Airbus A320 de près de 200 places.