La juridiction inter-régionale spécialisée de Rennes (JIRS), compétente dans le grand banditisme et les trafic internationaux, a condamné ce lundi 22 avril cinq ressortissants hongrois à des peines allant de 18 mois à 6 ans de prison pour un trafic de cigarettes de contrebande.
Le 7 octobre 2009, les douaniers de Roscoff avaient saisi 6 tonnes de Regal King Size dissimulées derrière des croquettes pour chien. Les 30 000 cartouches de contrebande étaient cachées derrière 503 cartons de croquettes "Big Dog" d'origine hongroise, à destination de l'Angleterre. Le chauffeur de la société de transports basée à Saint-Pol-de-Léon, avait été mis hors de cause après sa garde à vue. Il s'apprêtait à embarquer quand les douaniers ont contrôlé son véhicule.
Des cigarettes fabriquées en Moldavie
Les cigarettes, "probablement fabriquées en Moldavie", étaient chargées dans un entrepôt de Saint-Martin-des-Champs. Les enquêteurs ont pu identifier cinq autres transports effectués par la même équipe hongroise, entre novembre 2008 et mai 2009. "Il est probable que les premiers transports n'aient pas contenu de cigarettes, explique la procureure. Il fallait tester la route. Mais une partie de la marchandise avait déjà été expédiée".Elle décrit des organisations très hiérarchisées, "qui se jouent des frontières, s'adaptent à la législation des états et alimentent la corruption dans toute l'Europe". Rien qu'en 2009, l'année de cette saisie à Roscoff, 263 tonnes de cigarettes de contrebande avaient été saisies en France. Elle réclame des peines sévères, équivalentes à celles du trafic des stupéfiants.
De 18 mois à 6 ans de prison
Aucun des cinq ressortissants hongrois n'était présent devant le tribunal pour s'expliquer. Ils n'étaient pas non plus représentés par un avocat. L'un d'entre eux, 46 ans aujourd'hui, est décrit comme "le logisticien de l'équipe", celui qui réceptionne la marchandise et "s'assure que la transition entre les camions d'Europe de l'Est et de l'Ouest se fasse sans encombre". Il a été condamné à 4 ans de prison ferme.Un autre, 62 ans, serait "le financeur et le décideur". Il organise les sociétés écran et les transferts d'argent mais n'est pas présent sur le terrain. Il écope de 6 ans de prison ferme. Les trois autres, aux rôle plus réduit "d'hommes de main", sont condamnés à des peines de 30 mois et 18 mois de prison. Un mandat d'arrêt est décerné contre chacun d'entre eux.
Les deux principaux protagonistes sont également condamnés à payer une amende douanière de 1,5 million d'euros. Cette somme équivaut à l'estimation qu'ont fait les douanes françaises de la revente de la marchandise.