Ce sera un classique duel gauche-droite, le 28 juin à Morlaix, après le retrait de la liste de Didier Allain. En face-à-face : Agnès Le Brun, maire sortante briguant un 3e mandat, devancée au premier tour par le socialiste Jean-Paul Vermot. Ils étaient invités à débattre sur France 3 Bretagne.
Un débat poli mais vif ! Ponctué de reproches. Arrivé en tête du premier tour avec 36,9% des voix, Jean-Paul Vermot espère rebasculer la ville de Morlaix à gauche. Le candidat de la liste "Morlaix Ensemble" s'est montré critique sur le bilan de la maire sortante Agnès Le Brun. Une politique que son adversaire de droite a férocement défendue. La tête de liste "Vivons Morlaix" talonne Jean-Paul Vermot avec 35,9% des voix.
Soigner l'hôpital de Morlaix
Un thème dont il n'avait pas été fait mention lors du premier débat, avant la crise sanitaire : l'hôpital de Morlaix. "Indispensable" sur le territoire, c'est désormais la priorité d'Agnès Le Brun. Elle souhaiterait que les élus locaux, membres du conseil de surveillance aient davantage de responsabilités dans les décisions relatives au centre hospitalier.
Rappelant que l'hôpital "a perdu 150 postes ces dernières années et qu'il repartait pour un projet qui allait valider la perte de nouveaux postes" dans le personnel paramédical, Jean-Paul Vermot a retorqué que "la parole de l'élu existe au conseil de surveillance."
Un tacle discret à Agnès Le Brun qui "assume" avoir voté le budget : "je ne l'ai pas fait pour faire des économies je l'ai fait pour la réduction des déficits, ce n'est pas du tout pareil." Elle renchérit : "Sur les 10 conseils de surveillance qui ont précédé la réouverture du service de cardiologie après son interruption, vous aviez été absent sept fois sur dix, c'est beaucoup. Quand on représente une collectivité quelle qu'elle soit on se doit d'être présent pour ensuite parler des dossiers et accessoirement pour pouvoir les connaître."
Tous les deux se félicitent par ailleurs de la réouverture du service de cardiologie.
Dynamiser le centre-ville
L'ambition de Jean-Paul Vermot : rénover le centre-ville, tant le logement que le commerce.
La crise a démontré cette volonté de revenir sur du local et d’avoir un centre-ville qui soit animé avec des habitants, puisque les habitants d’un centre-ville sont les premiers clients. Il faut des commerces et une offre commerciale qui puisse s’étoffer et à nouveau attirer de la population.
"Comment ?", ironise Agnès Le Brun qualifiant la vision de son adversaire de "candide." La tête de liste de "Vivons Morlaix " estime que la ville a déjà retrouvé "beaucoup de son dynamisme depuis quelques années". Elle affirme que les habitants reviennent au coeur de ville et que les vitrines se remplissent petit à petit.
La réponse de @agneslebrun pour la proposition de son adversaire sur le commerce local. Le débat sur F3Bretagne. #Morlaix #Electionsmunicipales2020 #Bretagne pic.twitter.com/O7lE8RGg3d
— France 3 Bretagne (@france3Bretagne) June 18, 2020
Le candidat de gauche souhaite investir dans l'habitat avec une "capitalisation d'argent public qui viendra de l'abandon du projet de funiculaire", reliant la ville-haute et la ville-basse.
L'ascenceur oblique et les déplacements doux
Jean-Paul Vermot s'oppose au projet de l'ascenseur oblique, qui prévoit de relier le centre-ville à la gare. Il met en avant les navettes électriques gratuites, qui desservent la gare et les quartiers morlaisiens. Il pointe surtout le coût de ce projet qu'il annonce à huit millions d'euros.
Je crois qu'il y a d'autres priorités que cette liaison
Agnès Le Brun s'empresse de corriger : "On n'arrive pas du tout à huit millions d'euros mais à moins de cinq millions", rappellant que le projet est déjà engagé.
C'est une liaision écologique et respecteuse du développement durable.
Sur le sujet de la piétonnisation du centre-ville, il n'est pas question de chasser la voiture. Tous les deux s'accordent sur une cohabitation équilibrée entre automobilistes, cyclistes et piétons.
"Il faut trouver le juste équilibre puisque le centre-ville est un lieu d'habitation et de commerce et il faut que chaun y trouve sa place. Interdire la voiture a un effet néfaste et nous devons progresser sur les mobilités douces", avance Jean-Paul Vermot.
"Nous avons ce point commun : il ne faut pas vider la ville de ces voitures. J’ai toujours milité pour dire qu’il faut des cohabitations apaisées", ajoute la maire sortante.
Le débat
Ils ont aussi dit...
Pour ou contre la fusion de Morlaix avec ses voisins de Plourin-lès-Morlaix et Saint-Martin-des-Champs ? Le projet "Grand Morlaix" n'a toujours pas vu le jour.
"Pour, résolument pour. En tout cas les quartiers rattachés à Morlaix pour peser certes sur notre territoire mais pour peser en Bretagne, être attractif au-delà de nos frontières", affime Jean-Paul Vermot.
"Pour, évidemment. Mais il ne faut pas que cela se fasse par conjonction mais par concertation", ajoute Agnès Le Brun.
Les deux candidats en lice envisagent également de racheter le château de Suscinio, récemment mis en vente par la région. Quant à la défense de la compagnie Hop qui emploie 276 salariés à Morlaix ? C'est un oui unanime.