A Nantes comme à Rennes les projets d'implantation du géant américain du commerce en ligne Amazon, sont retournés dans les tiroirs. Ce n'est pas le cas à Briec près de Quimper où les travaux de la future plateforme logistique viennent de démarrer. Les opposants regrettent le choix de leurs élus.
A moins d'un kilomètre de la voie express, à Briec, les travaux de terrassement de la future plateforme Amazon ont démarré en début de semaine dernière. Un entrepôt de 7000 m² devrait émerger dans les mois à venir.
Sur place, les opposants sont amers. Ils ont en tête le récent abandon du projet prévu à Montbert, en Loire-Atlantique. La communauté de communes Grand Lieu Communauté a en effet annoncé lundi renoncer, du fait de retards dus à "l'accumulation de contraintes techniques et juridiques". "C'est une décision difficile, mais c'est avant tout une décision de sagesse", a déclaré le président de la communauté de communes Johann Boblin, cité dans un communiqué.
Depuis le début du projet au printemps 2020, "nous avons considéré que les conditions du dossier avaient fondamentalement évolué", a-t-il ajouté. "Au mieux, le centre logistique n'aurait pu sortir de terre qu'à partir de 2025, une date très éloignée du projet initial, ce qui le fragilisait pour l'ensemble des acteurs", a souligné la communauté de communes dans ce même communiqué.
Ici à Briec, on est dans une irresponsabilité totale. On n'a pas voulu entendre les alternatives
"La grosse différence avec Montbert, c'est la responsabilité des élus. Ils ont compris qu'immobiliser du foncier pour Amazon c'était à la fois long et contraire aux bénéfices des acteurs du territoire, à l'environnement, à la démocratie. Ils ont entendu", relève Martine Petit, membre du Collectif Stop Amazon Briec. "Il y a d'un côté les élus qui écoutent la population et ceux qui vont subir les conséquences graves de cette implantation. Là on voit les travaux, les engins sont sur la zone humide, en train de déblayer, de tasser la terre. On avait alerté là-dessus".
Les élus de l'agglomération quimpéroise rétorquent que le site briécois sera bien plus modeste que le projet nantais mais qu'il permettra cependant la création de 80 CDI et de 250 emplois indirects de chauffeurs livreurs. Pour le collectif, un poste chez Amazon, cela représente deux emplois supprimés dans les entreprises locales, quelle que soit la taille de la plateforme.
Catherine Malbranque aussi membre du collectif estime que le modèle prôné par Amazon n'est pas viable. "Que ce soit un petit entrepôt, que ce soit à Montbert ou à Briec, c'est une transnationale, une supranationale, qui n'a que faire de nos lois, de notre droit, des syndicats, on le voit bien à New-York aujourd'hui".
Les recours devant la justice n'ont pas abouti. Le collectif reste mobilisé et réfléchit à de nouvelles actions.