Dans le cadre d'une opération intitulée "la caravane de la plainte itinérante", 22 faucheurs volontaires ont déposé plainte ce mardi 20 novembre à Quimper, Lorient et Saint-Brieuc contre les fabricants de pesticides. Ils ont constaté la présence de glyphosate dans leurs urines.
Sur des tee-shirts, ces faucheurs volontaires venus déposer plainte, ont affiché le taux de glysophate relevés en septembre 2017 dans leurs urines. Les doses relevées ont affiché des taux importants, variant de 0,19 à 3,5 nanogrammes/ml. Par exemple, la norme européenne fixe à 0,1ng/ml la dose admissible dans l’eau de boisson.
La mauvaise surprise était d'autant plus grande que ces faucheurs volontaires sont dans la grande majorité des consommateurs "qui mangent à 80% bio" comme le précise Claude Bonnin, l'un des plaignants.
La source de ce glyphosate dans les urines est sans doute multiple, que ce soit dans l'eau que l'on consomme, de l'air que l'on respire ou des aliments consommés, même bios.
Plainte pour mise en danger de la vie d'autrui
22 faucheurs volontaires ont donc décidé de porter plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui, tromperie aggravée et atteinte à l'environnement". Ils s'estiment contaminés par un produit reconnu cancérigène probable.Me Jérôme Bouquet-Elkaïm, chargé de déposer les plaintes, affirme qu'ils sont en mesure de démontrer d'une part, "qu'il n'y a jamais d'analyses de réalisées sur les produits finis et que d'autre part on a trouvé des traces d'arsenic" .
Après six plaintes déposées à Quimper et deux autres à Lorient, d'autres ont été déposées à Saint-Brieuc ce mardi après-midi contre les fabricants de pesticides, les organismes français et européens qui délivrent les autorisations et contre les laboratoires.
Les mêmes faucheurs volontaires que ceux poursuivis en justice
Ces dépôts de plainte interviennent suite aux procès de Guingamp et Lorient. Au total, 24 faucheurs volontaires ont été poursuivis pour barbouillages de bidons de glysophate dans des jardineries. Ils avaient alors pratiqué des analyses d'urine devant huissier.Cette démarche intervient alors que la cour de justice de l'union européenne examine aujourd'hui même la conformité du règlement sur l'homologation des pesticides. Un règlement qui date de 2009 et qui pourrait donc être revu s'il s'avérait qu'il ne tient pas suffisamment compte du principe de précaution.