Loin de l’étiquette de héros et des applaudissements, beaucoup de soignants sont en souffrance au travail. Un sujet qui reste tabou et difficile à aborder pour beaucoup. Surtout, 85 % des soignants estiment ne pas s’être sentis soutenus depuis un an de crise sanitaire.
Au détour de l’un de ces virages pentus dont la petite ville de Châteaulin, dans le centre Finistère, a le secret, seuls quelques panneaux permettent de distinguer l’entrée de la clinique en santé mentale de Kerfriden. Derrière la façade blanc cassé d’un bâtiment tout en longueur, les portes coulissantes s’ouvrent sur le hall, où les patients défilent en silence. À l’étage, les unités de soins portent des noms d’îles et les pots de fleurs prennent le soleil. Sur les 86 chambres disponibles, la direction de la clinique a pour projet d’ouvrir une dizaine de lits réservés aux professionnels de santé de toute la région. L’objectif : les prendre en charge au plus vite, eux qui ont tendance à retarder leurs soins par culpabilité ou honte de s’arrêter.
Cet article fait partie de “Travail masqué”, une enquête des étudiants en journalisme de Sciences Po Rennes.
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« Les numéros verts ne suffisent pas et certains ont besoin d’être extraits de leur milieu, de façon rapide et intensive », justifie Christine Bebin, la directrice, sortie en vitesse d’une réunion en visio. Elle s’improvise guide dans la partie de la clinique qui deviendra prochainement une unité de soins pour les professionnels de santé (USPS).
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“Travail masqué” est une enquête réalisée par dix étudiants en master de journalisme à Sciences Po Rennes. Pendant trois mois, des Bretons leur ont raconté leurs vies professionnelles chamboulées par le Covid. Le portrait d’un monde du travail en pleine évolution, à découvrir sur le site de France 3 Bretagne.