Malgré les chaleurs de l’été, la production 2022 s’annonce globalement correcte en Bretagne. Cependant les apiculteurs de la région doivent faire face à de multiples difficultés dans un contexte économique toujours plus tendu. Le congrès européen de l’apiculture, qui débute ce jeudi 20 octobre à Quimper, sera l’occasion pour les professionnels d’échanger sur leurs problématiques.
Contrairement à d’autres régions françaises, où la production et la situation des apiculteurs sont catastrophiques, les professionnels bretons, eux, annoncent une année "moyenne", voire correcte.
"Nous avons eu un bon printemps partout en Bretagne et un été disparate", résume Maël Nadan, le secrétaire du syndicat des apiculteurs professionnels en Bretagne. "Certains s’en sont bien sortis notamment dans l’est de la région ou dans le nord des Côtes d’Armor. Moi, dans le centre Bretagne, je suis assez déçu de l’été", détaille l’apiculteur installé au Faouët (Morbihan).
La faute à une floraison trop courte des ronces dans son coin de Bretagne, alors qu’elle a été plus longue dans le nord du département voisin.
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Au final, entre un bon, voire un très bon printemps et un été mitigé, la saison 2022 ne s’annonce donc pas trop mauvaise sur le territoire breton. Mais cela ne suffira sûrement pas pour redonner le sourire aux apiculteurs.
Un contexte économique qui complique une situation déjà difficile
Depuis des années les apiculteurs sont confrontés à des mortalités importantes, à cause de dangereux prédateurs, tels que les frelons, à de virulents parasites comme le Varroa et, bien sûr, aux pesticides qui affectent notamment le cerveau des insectes.
Mais à tout cela s’ajoutent désormais des complications d’ordre économique.
Je ne pense pas que le miel va augmenter, ou s’il augmente, ce sera à la marge."
Joël Catherine, trésorier du syndicat des apiculteurs professionnels de Bretagne.
En 2022, "le prix des emballages continue de monter, les sirops de nourrissement ont doublé. Toutes les charges augmentent", détaille Joël Catherine, trésorier du syndicat des apiculteurs professionnels de Bretagne.
L’apiculteur installé à Mellionnec (Côtes d’Armor) ne croit, cependant pas, à une explosion des prix : "Je ne pense pas que le miel va augmenter, ou s’il augmente, ce sera à la marge". Car dans le même temps, le pouvoir d’achat des consommateurs diminue. "Nous savons que le miel n’est pas un produit de première nécessité", admet l’apiculteur. Cela lui fait craindre un recul des ventes. "En octobre, on a senti un frein sur les ventes en grande distribution", rapporte Joël Catherine. Les apiculteurs n’auraient donc pas vraiment intérêt à monter leurs tarifs, selon lui. Maël Nadan, lui, semble plus réservé sur l’évolution réelle des prix de vente.
Bien sûr, chaque producteur reste décisionnaire sur les tarifs qu'il pratique, et décidera donc de ce qui lui semble le plus judicieux.
Une nouvelle réglementation sur l'étiquetage du miel
Seule perspective réjouissante pour le secteur : depuis le 1er juillet, selon un décret paru au journal officiel, les industriels ont l'obligation de mentionner sur leur étiquetage le pays d’origine du miel. De quoi espérer que les professionnels locaux puissent en faire leur miel.
Nul doute que tous ces sujets seront au cœur des discussions qui vont se tenir au cours du congrès européen de l’apiculture qui s’ouvre ce jeudi 20 octobre à Quimper.