Partir ou rester ? Telle est la question qui taraude les touristes venus planter leur tente dans le Finistère. Le coup de vent qui secoue le département ce 2 août a eu raison de la patience de vacanciers "rincés" par les tunnels de pluie de cette dernière semaine. Quand d'autres, en revanche, savourent et se fichent pas mal de la météo.
"On a failli être démoralisés mais ça va le faire". Sac à dos et tente sur les épaules, Corentin, Lilian et leurs deux copains de voyage reprennent la route, à pied. Direction la Pointe du Raz puis Audierne.
La météo pluvieuse et venteuse n'aura pas raison de leur ténacité. "Ça fait partie du délire, c'est l'expérience" s'amusent-ils en quittant ce camping du Cap-Sizun pour continuer leur aventure finistérienne sur le GR34. Sous un temps qui n'est certes pas vraiment de saison, même si, en Bretagne, la pluie n'est pas non plus un phénomène extraordinaire.
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"Tout est trempé"
Placée en vigilance orange vagues-submersion depuis ce mercredi 2 août, la pointe bretonne - comme les départements des Côtes-d'Armor et d'Ille-et-Vilaine -, essuie un gros coup de vent avec des rafales de 90 à 100 km/h sur le littoral.
De quoi donner envie à certains de ranger leur matériel de camping et d'écourter leur séjour. À l'instar d'Emmanuel et sa famille qui, après les pluies à répétition de ces derniers jours, ont fini par remiser leurs affaires dans le coffre de la voiture pour rentrer chez eux, dans l'Isère. "On devait partir demain, explique-t-il, mais, là, on est rincés".
Ce vacancier raconte qu'il s'est relevé plusieurs fois durant la nuit "pour replanter les piquets de la tente. Et puis, là, tout est trempé, donc on a tout mis dans la voiture, on redépliera ce soir et on fera sécher là où il fait un peu plus chaud".
Philosophe, Emmanuel constate que ce n'était "ni la bonne année ni la bonne semaine pour venir en Bretagne, mais on reviendra, car c'est une belle région" ajoute-t-il avant de prendre le volant et d'emmener sa petite famille au sec.
"Petit coup de moins bien"
Partir ? Rester ? Ou faire le dos rond en attendant que le mauvais temps cède la place au soleil ? "La clientèle, elle sait aussi, quand elle vient en Bretagne, qu'il peut y avoir un petit coup de moins bien, même en juillet-août" souligne ce gérant de camping dans le sud-Finistère. Lequel observe le va-et-vient des touristes qui réduisent leur séjour lorsque d'autres s'installent, faisant fi de la colère du ciel.
"Le soleil est en train d'arriver, sourit cette campeuse optimiste. C'est un peu humide sous la tente, mais on s'adapte".
Ce couple, en balade sur le littoral et emmitouflé dans des cirés, n'a pas non plus l'intention de battre en retraite. Il faut dire aussi que les deux vacanciers voyagent en camping-car. "Ceux qui sont en tente, on comprend qu'ils préfèrent partir, mais nous, on est à l'abri".
Ils savourent leur périple en Bretagne. Et ce n'est pas la pluie qui les fera changer d'avis. "Si on avait voulu de la chaleur, on serait allés dans le Sud. Mais là-bas, on brûle. Alors on préfère la Bretagne" précisent-ils avant de reprendre leur promenade sous le vent, face à une mer démontée qu'ils regardent de loin.
"C'est juste un grain !"
Sur les réseaux sociaux, la dure vie des campeurs et autres touristes par temps de pluie en inspirent plus d'un. La gendarmerie du Finistère manie la dérision pour faire aussi passer un message de vigilance et de sécurité en bord de mer, compte tenu de l'alerte vagues-submersion.
"Ne vous inquiétez pas, c'est juste un grain !" est-il mentionné dans ce post publié sur Facebook.
Et pour les vacanciers qui ne l'auraient pas compris ou auraient oublié de s'équiper, Mamm Breizh rappelle ce dicton breton sur Twitter :