Trois hommes ont été condamnés ce vendredi à un stage de citoyenneté par le tribunal correctionnel de Nantes pour violation du domicile des Troadec. Ils avaient tourné puis diffusé une vidéo montrant la maison où s'est déroulé le quadruple meurtre de cette famille en 2017.
"Quand vous êtes la famille des gens qui sont décédés dans ces circonstances, que vous avez subi tout ce que vous avez subi, je pense qu'il n'est absolument
pas nécessaire que, pour le plaisir d'aller faire de l'exploration urbaine ou obtenir des 'like' sur YouTube, on traite un décès aussi tragique de cette manière, a estimé Olivier Pacheu, avocat des parties civiles, lors de l'audience.
C'est pourtant ce qu'ont fait les trois hommes présentés devant le tribunal correctionnel de Nantes, ce vendredi : ils ont filmé puis diffusé une vidéo de la maison où s'est déroulé le meurtre de la famille Troadec en 2017.
Des images filmées à Orvault et Pont-de-Buis
Les trois auteurs des faits, des jumeaux âgés de 41 ans travaillant dans l'événementiel et un intérimaire de 39 ans, ont reconnu avoir pénétré le 15 janvier 2020 dans le jardin de la maison d'Orvault, près de Nantes, où Brigitte et Pascal Troadec, 49 ans, et leurs enfants Charlotte, 18 ans, et Sébastien, 20 ans, ont été tués en février 2017.
Ils ont aussi indiqué avoir filmé des images quelques heures auparavant dans la ferme de Pont-de-Buis, dans le Finistère, où Hubert Caouissin, qui doit être jugé en juin prochain pour meurtres, a dépecé et brûlé les corps des victimes.
Vouloir faire du buzz avec un chagrin aussi important et manquer de respect à ce point aux morts, c'est insupportable
Ces trois hommes se disent amateurs d'exploration urbaine, ainsi qu'ils l'ont expliqué devant le tribunal de Nantes. Ils aiment filmer des usines ou bâtiments désaffectés.
Lors de cette audience, ils n'ont toutefois pas été poursuivis pour les faits commis dans le Finistère car ils ont assuré que la ferme de Pont-de-Buis n'était pas fermée à clé quand ils s'y sont rendus.
"Pour les victimes, qu'on puisse s'exciter et qu'on puisse faire du buzz avec un chagrin aussi important que le leur, et manquer à ce point de respect aux morts, c'est quelque chose d'insupportable" a expliqué Cécile de Oliveira qui défendait les deux soeurs de Brigitte Troadec, présentes à l'audience et devant lesquelles les trois prévenus se sont excusés.
Condamnés à un stage de citoyenneté dans un délai de six mois
La procureure avait requis six mois d'emprisonnement avec sursis, reprochant aux trois homme d'être "immatures" et d'avoir voulu "faire du sensationnalisme" en passant "outre la souffrance des victimes".
Les trois hommes devront réaliser un stage de citoyenneté dans un délai de six mois, à défaut de quoi ils seront condamnés à deux mois de prison. Ils sont également condamnés à verser 800 euros aux parties civiles. Le matériel avec lequel ils avaient filmé est confisqué.