Trois femmes et un homme, des Bosniens âgés de 22 à 35 ans, ont été placés ce 1er mars sous mandat de dépôt après leur garde à vue à Quimper. Ils seront jugés le 7 avril pour plusieurs centaines de vols de cartes bancaires en France, notamment en Bretagne et dans plusieurs pays européens. Leur butin s’élèverait au moins à 153 000 euros.
La bande organisée a commencé ses méfaits en Bretagne, dans le Finistère et autour de Rennes, au début de l’année 2022. Le scénario, très bien rodé, était toujours le même.
Le petit groupe vise une grande surface. L'homme, un bosnien de 35 ans, sans doute le chef du groupe, fait le guet et supervise les opérations. Les trois femmes, âgées de 22 à 25 ans, entrent dans le supermarché et repèrent leurs victimes, souvent des personnes âgées (la moyenne d’âge de leurs proies est de 77 ans). Elles se glissent dans la file à la caisse du magasin, collent le client qui compose son code de carte bleue et retiennent les quatre chiffres.
La technique du Shoulder surfing
Ensuite, détaille le général Marc de Tarlé, commandant de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) joint par France Info, "soit la même femme dérobe le portefeuille ou une complice s'en charge lorsque le client quitte le magasin. Dans certains cas, elles sont même allées jusqu'à prétendre être malades pour se faire conduire à l'hôpital" et profiter de la bonté de leurs victimes. Une fois le portefeuille en poche, "le groupe se dépêche de multiplier les retraits avec la carte bleue volée" avant que la victime ne fasse opposition, rapporte le commandant de l'OCLDI.
Sur l’année 2022, 35 cas sont ainsi répertoriés, dont 19 en Bretagne, 16 dans le Grand Ouest.
153 000 euros de butin
Face à l’ampleur du phénomène, la brigade départementale de renseignement et d’investigation de Rennes diffuse une fiche dans toutes les casernes du pays pour savoir si la bande a pu agir ailleurs en France.
Le résultat ne tarde pas : grâce aux images des caméras de vidéosurveillance des supermarchés, les enquêteurs découvrent que ce même et unique groupe est suspecté d’avoir opéré partout en France ainsi qu’en Italie, en Suisse, en Croatie, en Allemagne et Espagne. Les quatre bosniens auraient à leur actif plusieurs centaines de vols à la tire et d'escroquerie.
"Une bande aguerrie"
Marc de Tarlé, le commandant de l'OCLDI, juge " le mécanisme est très bien rodé et très efficace". Pour ce spécialiste de ce genre de délinquance, ce groupe bosnien "fait partie des bandes les plus aguerries" dans ce type de vol à la tire.
Le 13 janvier, l’enquête est réunie au sein d’une même cellule d'enquête nationale. Les enquêteurs mettent alors en place une opération de surveillance et s'aperçoivent que le groupe effectue régulièrement des allers-retours entre la France et l’Espagne.
Comparution immédiate le 7 avril
Le 26 février, la bande est localisée dans un hôtel à Brive-la-Gaillarde. Elle est interpellée alors qu'elle s'apprête à repartir en Espagne. L'homme et les trois femmes sont en possession de 12 000 euros. Les gendarmes estiment qu’il s’agit d’un butin récolté sur trois jours.
Tous déjà connus des services de justice. Ils ont été placés sous mandat de dépôt en attendant leur jugement en comparution immédiate le 7 avril prochain.