Colère des agriculteurs : "on veut enfin du concret"

Ce 25 mars 2024, les agriculteurs seront reçus par le Premier ministre, Gabriel Attal. Deux mois après le mouvement de colère qui avait embrasé le monde rural et toutes les promesses qui avaient été faites, les exploitants agricoles attendent des actes. La nouvelle présidente de la FRSEA Bretagne, Laetitia Bouvier, prévient, elle veut du concret.

À la question, "qu'attendez-vous de la rencontre prévue ce 25 mars avec le Premier Ministre ?", Laetitia Bouvier répond du tac au tac, "nous, on attend qu'il y ait enfin (elle insiste sur le mot) des avancées concrètes ! ".

À la fin du mois de janvier 2024, les agriculteurs avaient crié leur détresse et leur colère en bloquant les routes dans toute la France. Pendant 15 jours, ils avaient maintenu la pression et exigé des mesures sur les prix agricoles, la simplification administrative. 

À quelques jours du Salon de l'agriculture, les ministres avaient beaucoup promis, demandé du temps et annoncé un calendrier de rendez-vous. Ils souhaitent que les choses sérieuses commencent. 

"Pourquoi fait-on toujours compliqué ? "

"Il faut que la simplification administrative devienne une réalité, plaide Laetitia Bouvier, la nouvelle présidente de la FRSEA Bretagne. On souhaite que tous les blocages sautent. Quand on vend une vache, il faut que l'on fasse une déclaration de vente, et une autre déclaration auprès des services sanitaires, prend-elle comme exemple. Pourquoi est-on toujours obligé de faire compliqué ? "

"Quand on est éleveur, du travail, on en a suffisamment, poursuit-elle. Les animaux, c'est 365 jours par an, parfois 24 h sur 24 qu'il faut s'en occuper, alors ce n'est pas la peine de nous rajouter des trucs à faire ! Ces papiers-là, cette paperasse, ça plombe notre quotidien."

L'agricultrice n'en finit pas de s'étonner de toutes les normes : "Là, on nous a changé la date pour la taille des haies. Mais pourquoi, nous n'avons pas les mêmes dates que les particuliers. Il ne faut pas couper les arbres en cette période à cause de la nidification des oiseaux, mais les oiseaux des jardins et les oiseaux des champs, ils font leurs nids au même moment ! Tout pourrait être plus simple !" , s'agace-t-elle.

Elle espère aussi des avancées sur la question des prairies permanentes. "La campagne de la PAC va commencer, il nous faut des réponses", insiste-t-elle. 

"Si nous ne sommes pas rémunérés, il n'y aura pas d'avenir"

Cet hiver, sur les barrages, la question des prix était dans toutes les têtes. "Il faut être lucides sur cette question, prévient la présidente de la FRSEA, le gouvernement ne peut pas faire grand-chose sur la question, mais il faut qu'il continue les contrôles chez les industriels et la grande distribution. Ils en ont fait un peu, après les manifestations, il faut qu'il y en ait toute l'année. Si nos partenaires sont sanctionnés quand ils ne respectent pas les règles, peut-être qu'ils seront obligés de nous respecter."

Productrice de lait à Argentré-du-Plessis en Ille-et-Vilaine, Laetitia Bouvier ne croit pas à l'effet magique d'un Egalim 3. "Avant de faire une troisième loi, essayons d'appliquer les deux premières, conseille-t-elle. Il y a des décrets d'application qui n'ont jamais été publiés !"

"Nous, on veut maintenir l'élevage, mais pour cela, il faut que nous soyons rémunérés". 

Le gouvernement a justement annoncé un Grand plan élevage. Il pourrait être présenté au Congrès de la FNSEA qui se tient du 26 au 28 mars à Dunkerque. La semaine à venir pourrait donc s'annoncer décisive. 

Les agriculteurs ont prévenu. S'ils n'obtiennent pas de réponses, ils sont prêts à remonter sur leurs tracteurs pour reprendre la route. 

 

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