Les onze filières viande AOP viennent de créer la "Fédération des AOP Viandes de France" afin de se faire davantage connaître et défendre leurs intérêts. L'assemblée générale constitutive s'est tenue à Roz-sur-Couesnon en Ille et Vilaine
"En tant qu'AOP, nous vivons tous les mêmes problématiques au quotidien (...) C'est vraiment un esprit AOP qui nous rassemble", a expliqué l'animateur de la nouvelle structure, Yannick Pochelon.Cette fédération est un moyen pour ces AOP de se démarquer des associations ou organisations déjà existantes de la filière viande, souvent pilotées par de grosses structures.
"Une AOP, c'est un savoir-faire, c'est aussi un patrimoine culturel, une valorisation d'un territoire. Il y a un lien fort entre un producteur AOP et son territoire, et l'AOP est aussi porteur de développement touristique", a-t-il souligné.
"Les AOP sont souvent usurpées en matière de notoriété (...) Tous ensemble, il sera plus facile de se défendre, de même que de nous soutenir et de nous entraider mutuellement", a fait valoir M. Pochelon.
Taureau de Camargue et agneau de prés salés
La première AOP en viande bovine date de 1996 et a été obtenue par le Taureau de Camargue, une viande issue de races de Camargue et élevées sur ce territoire.
On trouve également dans cette nouvelle fédération les AOP concernant les agneaux de prés salés de la Baie de Somme ou du Mont-Saint-Michel, ceux de Barèges-Gavarnie, la volaille de Bresse, le Noir de Bigorre (porc), le Boeuf de Charolles et celui de Maine-Anjou, les charcuteries de Corse à base de porcs élevés sur l'île.
Cette fédération regroupe 700 producteurs répartis sur une trentaine de départements pour un chiffre d'affaires total de "25 à 30 millions par an" en commercialisation.
Mais au-delà de ces emplois directs, des milliers d'emplois indirects dépendent de ces filières qui, tout en entretenant le paysage, maintiennent une vie sociale et économique sur des territoires parfois difficiles, comme en zone de montagne, a ajouté M. Pochelon.
La nouvelle fédération sera pilotée par Michel Ocafrain, représentant de la filière AOP Porc basque Kintoa.