Suite à la découverte d'une centaine de cadavres d'oiseaux sauvages dans la baie du Mont-Saint-Michel, atteints du virus de l’influenza aviaire, la préfecture de la Manche a interdit la chasse sur ce secteur. La préfecture d'Ille-et-Vilaine devrait prendre un arrêté similaire ce 25 janvier.
Les plages où ont été découverts les cadavres d'oiseaux sauvages atteints de la grippe aviaire sont situées à 20 kilomètres de chez lui. " C'est la première fois que le virus est aussi proche de l'exploitation". Inquiet, Jean-Louis Masson, éleveur de canards à foie gras à Cherrueix (Ille-et-Vilaine), a pris l'initiative de confiner ses 1 000 animaux sous un tunnel. Et d'appliquer un procole de désinfection des bottes avant d'entrer dans ce tunnel, pour éviter tout risque de contamination.
Les 17 et 18 janvier dernier, une centaine de cadavres de bécasseaux maubèche, espèce originaire du Groënland venue hiverner sur le littoral manchois, ont été retrouvés sur les plages de Saint-Pair-sur-Mer et Dragey dans le Sud-Manche. Les analyses ont démontré qu’ils étaient atteints du virus de l’influenza aviaire.
"C'est un phénomène exceptionnel" note Sébastien Provost, ornithologue et guide dans la baie du Mont-Saint-Michel, "on a observé aussi des oiseaux malades jusqu'en Bretagne, c'est rare de pouvoir les observer aussi nombreux dans cet état-là."
Des mesures pour éviter la diffusion du virus
La préfecture de la Manche a alors décidé la délimitation d'une "zone de contrôle temporaire" de cinq kilomètres de rayon, dans laquelle les élevages commerciaux de volailles "feront l'objet d'une surveillance renforcée par des inspecteurs vétérinaires". Et la suspension de la chasse sur le domaine public maritime entre le phare du Roc à Granville et jusqu'à la limite avec l'Ille et Vilaine.
La préfecture d’Ille-et-Vilaine devrait prendre elle aussi un arrêté pour interdire la chasse sur le domaine public maritime de la baie du Mont-Saint-Michel, de la Pointe du Grouin jusqu’à la limite Ille-et-Vilaine/Manche. Il devrait entrer en vigueur ce lundi 25 janvier.
L'interdiction de la chasse a pour but de limiter les facteurs de dérangement des oiseaux sauvages pouvant entraîner leur dispersion et accroître ainsi la diffusion du virus pathogène.
L'alerte sur la présence du virus remonte au mois d'octobre
La détection du virus hautement pathogène H5N8 le 20 octobre dernier sur deux cygnes tuberculés au Pays-Bas avait conduit le ministère français de l'agriculture et de l'alimentation à relever le niveau de risque d'introduction du virus en métropole le 25 octobre.
Les élevages des zones identifiées à risques doivent depuis être protégés par un filet.
Avec 33% de la production nationale de poulets de chair, 41% de la production de dinde et 41% de la production d'oeufs de consommation, la Bretagne est la première région avicole de France. Des zones à risques sont identifiées dans les quatre départements de la région.
Depuis la découverte d'un premier foyer dans un élevage des Landes début décembre, "plus de 700.000" volailles, principalement des canards, ont été abattues, essentiellement en région Nouvelle-Aquitaine, "dont une grande majorité à titre préventif" selon le ministre de l'agriculture.